Le tableau économique national de 2011 s’est progressivement esquissé en de vives couleurs, pour former la base de la mise en œuvre du plan pour 2012. La valeur des importations excédentaires n’a représenté que 9,9% du montant des exportations nationales, ce qui est le plus bas niveau de ces cinq dernières années, a annoncé le directeur général du Département général des statistiques Dô Thuc, lors d’une récente conférence de presse.
L’application de la résolution N°11 du gouvernement a produit ses effets, notamment en matière de maîtrise de l’inflation, de réduction du déficit de la balance commerciale et de bien-être social, a-t-il estimé.
Le ratio importation/exportation est à son plus faible niveau de ces cinq dernières années. |
La croissance s’enhardit
De même et selon le chef du Département de la comptabilité nationale du Département général des statistiques Hà Quang Tuyên, bien que cette résolution a réduit l’investissement public, le nombre de projets achevés et lancés en 2011 a augmenté de 1.053 par rapport à 2010, contribuant ainsi à la croissance du PIB national.
Cependant, l’année prochaine recèle nombre des défis, au regard notamment de la crois-sance et de la maîtrise de l’inflation. L’objectif d’un taux de croissance de 6 à 6,5% en 2012 s’avère d’ores et déjà plus difficile à atteindre compte tenu de l’évolution des économies dans le monde dont plusieurs sont menacées par une nouvelle période de récession.
Quant à l’inflation, la faible compétitivité de l’économie nationale, des investissements peu rentables et une forte crois-sance du crédit depuis plusieurs années défavorise son contrôle, a indiqué le chef du Département des statistiques des prix, Nguyên Duc Thang. Par ailleurs, le fait que le Vietnam règle la quasi-totalité de ses importations en dollar américain conduira à la pratique d’une politique de change plus souple en vue d’éviter une inflation à deux chiffres comme en 2011, a-t-il poursuivi.
Lê Thi Minh Thuy, directrice du Département des statistiques du commerce et des services, a elle insisté sur la nécessité de prendre des mesures plus draconiennes en 2012 afin de contrôler les importations, ce qui pose un réel défi du fait que d’un taux de biens produits en sous-traitance et les besoins de matières premières pour la production nationale comme de biens pour la consommation domestique, demeurent très élevés, a-t-elle indiqué.
L’inflation serait plus sage
Selon Dô Thuc, l’inflation devrait être de 10,3% à 10,5%. Le directeur général du Département général des statistiques a également précisé que depuis plusieurs années, les prévisions sont toujours supérieures à la réalité de sorte que si la situation socioéconomique ne subit pas d’évolution notable, l’inflation pourrait n’être qu’à un seul chiffre. Encore faudra-t-il appliquer des mesures énergiques et souples pour aboutir à un tel but.
La directrice adjointe du Dépar-tement général des statistiques, Trân Thi Hang, a estimé qu’une maîtrise effective de l’inflation implique une restructuration effective de l’économie nationale dans les années à venir. La croissance du crédit ne devrait être que de 10% à 15% et le crédit ira prioritairement à l’agriculture et aux secteurs participant aux exportations nationales.
Sur ce dernier point, l’inves-tissement dans le secteur agricole permettra non seulement de pleinement garantir la sécurité alimentaire, mais aussi de stabiliser les prix des denrées alimentaires et donc d’assurer le bien-être social, outre de créer de l’emploi en zone rurale où vit près de 80% de la population vietnamienne.
L’autre secteur privilégié pour l’octroi de crédits, l’industrie auxiliaire, se justifie par la nécessité de diminuer les importations et de rééquilibrer progressivement la balance du commerce. Afin de bien contrôler la demande, outre les précautions usuelles en termes de politiques budgétaire et monétaire, une bonne gestion des prix sur le marché domestique tient également un rôle majeur.