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Le siège de la Banque centrale européenne, à Francfort en Allemagne. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Dans un contexte de tensions commerciales, alimentées par les menaces protectionnistes américaines et les incertitudes persistantes sur le Brexit, les chiffres de l'Office européen des statistiques, Eurostat, sont bien meilleurs qu'escomptés. Ainsi, selon une estimation provisoire, le Produit intérieur brut (PIB) des 19 pays ayant adopté la monnaie unique a crû de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année, contre 0,2% au dernier trimestre 2018. Il dépasse les attentes des analystes interrogés par le service financier de Factset, qui tablaient sur +0,3%.
Seconde bonne surprise: le chômage en mars a baissé à 7,7% (contre 7,8% en février), alors que les analystes attendaient une stagnation (7,8%). C'est d'ailleurs le plus faible taux enregistré dans la zone euro depuis septembre 2008. Il se rapproche du taux moyen d'avant la crise financière de 2007-2008, où il s'établissait à 7,5%. "Les craintes d'une récession de la zone euro étaient certainement prématurées", a commenté Peter Vanden Houte, chef économiste d'ING, après la publication de ces chiffres. "La baisse du chômage et la hausse progressive des salaires soutiennent la consommation des ménages, alors que les conditions d'octroi de crédit restent faciles", a ajouté cet expert.
La prudence de mise
Ces dernières semaines, le sentiment qui prévalait sur l'économie de la zone euro était plutôt négatif.
Ainsi, le 9 avril, le FMI avait nettement abaissé ses prévisions de croissance pour la zone euro, tablant sur une hausse du PIB de 1,3% en 2019, après 1,8% l'an dernier. Dans son pronostic de janvier, le Fonds attendait une décélération plus limitée, à 1,6%. "Les données déjà publiées mardi montrent que la croissance au premier trimestre a légèrement augmenté en Espagne, passant de 0,6% à 0,7%, est restée inchangée en France et en Autriche à 0,3% et a ralenti à 0,2% en Belgique", a constaté Jack Allen, analyste chez Capital Economics.
Quant à l'Italie, troisième économie de la zone euro, juste après la France, elle est sortie de la récession au premier trimestre 2019, enregistrant une croissance de 0,2% de son PIB, après un recul de 0,1% aux troisième et quatrième trimestres 2018. L'Allemagne, moteur économique de la zone mais qui donne de sérieux signes de faiblesse ces derniers temps, ne doit publier son chiffre de croissance du premier trimestre que le 15 mai. Pour l'instant, les analystes de Factset tablent sur une hausse du PIB de 0,3%.
Malgré les données encourageantes du premier trimestre, les analystes restent plutôt prudents voire pessimistes pour la suite. "La reprise de la croissance dans la zone euro ne devrait pas se poursuivre", estime ainsi M. Allen. "Nous pensons toujours que l'économie va croître à un rythme plus modéré au deuxième trimestre", a-t-il ajouté. Même son de cloche de la part de M. Vanden Houte, qui craint que la zone euro ait du mal à affronter le choc des tensions commerciales, du Brexit et des prix élevés du pétrole. Il table sur une hausse trimestrielle autour de 0,3% pour le reste de l'année.
AFP/VNA/CVN