L'économie américaine plus forte encore que prévu au 3e trimestre

La croissance de l'activité économique américaine a doublé au troisième trimestre, portée par la consommation des ménages, un nouveau pied de nez à la récession promise depuis des mois, et un argument supplémentaire pour Joe Biden, en campagne pour sa réélection.

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Des maisons neuves à Fairfax, le 22 août en Virginie.
Photo : AFP/VNA/CVN

La croissance du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s'est établie à 4,9% en rythme annualisé pour les trois mois de juillet à septembre, selon la première estimation du département du Commerce, publiée jeudi 26 octobre. 

Ce rythme est plus fort encore que les 4,0 à 4,7% attendus par les analystes, selon plusieurs consensus.

"Je n'ai jamais cru que nous aurions besoin d'une récession pour faire baisser l'inflation", a réagi le président Joe Biden, dans un communiqué.

Comme à son habitude, le démocrate, qui espère être réélu à la Maison Blanche en 2024, a attribué le mérite de cette solide croissance aux mesures mises en place depuis son élection : "C'est un témoignage de la résilience des consommateurs et travailleurs américains, soutenus par les Bidenomics", surnom donné à sa politique économique.

Les ménages américains, en effet, ont continué de dépenser, alimentant ainsi le principal moteur de l'économie américaine.

Il leur a toutefois fallu consacrer une large part de leur budget aux dépenses en électricité, soins de santé et médicaments, services financiers et assurances. Ils ont aussi acheté des équipements informatiques, et ont voyagé.

"L'investissement immobilier a également rebondi", relève Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, dans une note.

Dégradation en vue

Au deuxième trimestre déjà, l'expansion de l'économie américaine avait surpris par sa vigueur, à 2,1% en rythme annualisé, et 0,5% par rapport au trimestre précédent.

Croissance du PIB des États-Unis depuis le 1er trimestre 2019. Photo : AFP/VNA/CVN

Les États-Unis privilégient la croissance en rythme annualisé, c'est-à-dire la croissance qui serait atteinte sur l'année entière à ce rythme.

D'autres économies avancées comparent simplement chaque trimestre au précédent, ce qui donne 1,2% pour les États-Unis au 3e trimestre.

C'est une croissance "explosive", relève Kathy Bostjancic, cheffe économiste de la compagnie d'assurances Nationwide.

Le ralentissement tant annoncé finira-t-il par arriver ?

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, pense que le pays peut y échapper : la situation "ressemble à un atterrissage en douceur, avec de très bons résultats pour l'économie américaine", a-t-elle dit jeudi sur Bloomberg.

Le fameux "atterrissage en douceur" est celui qui ferait ralentir l'inflation sans faire flamber le taux de chômage ni faire plonger l'économie dans la récession.

"Je ne m'attends pas à ce que la croissance continue à ce rythme. Mais nous avons une belle croissance solide", et le PIB de 2023 devrait être "proche de 2,5%", anticipe ainsi la ministre de l'Économie et des Finances de Joe Biden.

La croissance devrait perdurer au quatrième trimestre, mais à un rythme "significativement" ralenti, prévoit également Rubeela Farooqi, évoquant l'"impact plus important" des taux élevés, "sur les consommateurs et les entreprises à l'avenir".

Menace du "shutdown", de nouveau

L'inflation réduit depuis deux ans le pouvoir d'achat des ménages américains. Et le remède pourrait se révéler pire encore, puisque la banque centrale américaine (Fed) veut faire volontairement ralentir la croissance, pour desserrer la pression sur les prix.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen, le 19 septembre à New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

Elle a en effet relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022. Ceux-ci se trouvent désormais au plus haut depuis 2001. Résultat : le coût des crédits se sont envolés, et les achats ont été freinés.

Pas assez jusqu'ici, cependant, pour arrêter la croissance.

Car les Américains ont des emplois, et donc des revenus. Et les ménages les plus aisés ont toujours de côté une partie de l'épargne amassée pendant le Covid.

Mais de nouveau, le pays est sous la menace d'une paralysie de l'Etat fédéral, le "shutdown", si le responsable de la Chambre des représentants, fraîchement élu, Mike Johnson, ne parvient pas à faire voter un budget pour l'administration fédérale.

L'inflation était en septembre de 3,7% sur un an, selon l'indice CPI publié par le département du Travail.

L'indice PCE, le baromètre préféré de la Fed, sera publié vendredi 27 octobre. 

En 2022, la croissance du PIB des États-Unis avait ralenti à 2,1%, après avoir connu en 2021 son plus fort taux depuis 1984 (5,9%).

Et 2020 avait vu le plus fort recul du PIB depuis 1946 (-3,5%), avec deux mois de récession à cause du COVID-19.

AFP/VNA/CVN

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