>>L'économie américaine peut bientôt croître de plus de 5%, selon Donald Trump
Un magasin fermé à New York, le 25 janvier. |
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La crise du COVID-19 a provoqué une contraction du PIB de 3,5% par rapport à 2019, selon l'estimation préliminaire du département du Commerce publiée jeudi 28 janvier.
C'est plus que ce qu'attendait la Banque centrale américaine (Fed), qui tablait sur une contraction de 2,5%, comme en 2009, lors de la Grande récession qui avait suivi la crise financière.
"Le message est clair. (...). Nous devons faire plus pour l'économie et pour les travailleurs et les familles américaines. Le Congrès devrait adopter rapidement le plan de sauvetage américain du président", a réagi Brian Deese, directeur du Conseil national économique de la Maison Blanche, dans un communiqué.
Joe Biden a présenté un plan d'urgence de 1.900 milliards d'USD, qu'il espère faire adopter rapidement au Congrès.
"Sans une action rapide, nous risquons une crise économique continue qui rendra plus difficile pour les Américains de retourner au travail et de se remettre sur pied. Le coût de l'inaction est trop élevé", a ajouté Brian Deese.
Inégalités
Les dépenses de consommation des ménages, qui représentent près des trois quarts de l'économie américaine, ont chuté de 3,9% par rapport à l'année précédente.
L'export, les investissements des entreprises et des collectivités locales ont également été en berne en 2020, et les exportations ont plongé de 13%.
Les dépenses du gouvernement fédéral, en revanche, ont grimpé, pour financer notamment le gigantesque plan de relance de 2.200 milliards d'USD adopté en mars.
Les inégalités, déjà fortes dans le pays, se sont accentuées ces derniers mois. Joe Biden et sa secrétaire au Trésor Janet Yellen ont promis de s'y attaquer et d'en faire une priorité.
Car la pandémie a arrêté en pleine course l'économie américaine, qui affichait fièrement sa bonne santé. En 2019, la croissance avait été de 2,1%, et l'ancien président Donald Trump en faisait un argument de poids pour sa réélection.
Mais l'économie a été mise sous cloche dès le mois de mars, avant de fortement rebondir à la fin du printemps et au début de l'été, puis d'évoluer en dents de scie. La reprise du virus à partir de l'automne a contraint de nombreux responsables politiques à prendre de nouvelles mesures, qui ont de nouveau entravé l'activité.
Une distribution de nourriture à Los Angeles, le 21 janvier. |
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Et après dix années de croissance, la première économie du monde s'est donc de nouveau enfoncée dans la récession.
Il faut même remonter à 1946 pour trouver une contraction du PIB plus forte que celle de 2020 : la démobilisation après la Seconde guerre mondiale avait brusquement mis fin aux importantes dépenses militaires du gouvernement américain.
Taux de chômage "réel" : 10%
Les dommages provoqués par le COVID-19 sur le marché du travail restent extrêmement importants : 18,3 millions de personnes touchaient une allocation chômage début janvier, soit 2,3 millions de plus que la semaine précédente.
Le nombre total de bénéficiaires d'une allocation a fortement augmenté grâce à la prolongation des aides décidée par le Congrès, selon les données publiées jeudi par le département du Travail.
Le président de la Fed Jerome Powell a même prévenu mercredi 27 janvier que le véritable taux de chômage tournait autour de 10%, loin des 6,7% officiels.
Des milliers de petites entreprises ont fait faillite, tandis que celles qui subsistent sont confrontées à des problèmes de trésorerie.
Mais après un hiver qui s'annonce encore rude, le printemps et l'été devraient s'éclaircir, lorsqu'une large partie de la population aura pu être vaccinée, et que l'activité économique pourra doucement reprendre.
Les économistes attendent un mini boom, et, pour 2021, le FMI table sur 5,1% de croissance, soit le plus haut niveau depuis 1984.
La Fed table, elle, sur une croissance de 4,2% en 2021 et de 3,2% en 2022.
Sur le seul quatrième trimestre de 2020, le PIB reste en croissance, mais à un rythme ralenti par rapport au trimestre précédent, à 4% en rythme annualisé, qui est la mesure utilisée par les États-Unis et compare au trimestre précédent puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme.
En prenant le mode de calcul utilisé par les autres grandes économies, comme la France, qui comparent un trimestre sur l'autre corrigé des jours ouvrés, la croissance est de 1%.
AFP/VNA/CVN