>>Le Vietnam souligne le dialogue dans le règlement des conflits en RD du Congo
La représentante spéciale du secrétaire général de la République démocratique du Congo, Leila Zerrougui, visitant Beni, dans la province du Nord-Kivu, en novembre 2020. |
Alors que plus des deux tiers du pays sont stables, tel n’est pas le cas au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri, a déclaré l’ambassadeur Pham Hai Anh, chef adjoint de la Mission permanenê du Vietnam auprès de l’ONU.
Pour parvenir à une solution durable, a-t-il dit, il importe de rechercher les causes profondes de ces conflits en se concentrant sur la restauration de l’autorité de l’État, le renforcement des capacités des forces de sécurité nationale, le rétablissement du dialogue politique et l’appui aux efforts économiques.
Le représentant s’est par ailleurs dit inquiet de la dégradation continue de la situation humanitaire, qui est aggravée par l’insécurité, la récession économique et la pandémie de COVID-19. Relevant que la RDC est le pays d’Afrique qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées internes, il a constaté que 21,8 millions d’individus sont confrontés à une insécurité alimentaire aigüe en RDC, dont 5,7 millions en phase d’urgence.
Ces défis ne peuvent être éliminés sans l’aide précieuse des partenaires, a-t-il souligné, en appelant à la poursuite des efforts de soutien aux populations. La veille, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a annoncé la fin de la coalition unissant Cap pour le changement (CACH) et Front commun pour le Congo (FCC), et a soutenu qu’au vu de l’érosion de la majorité parlementaire actuelle, il avait décidé de nommer un informateur, mandaté pour identifier une nouvelle majorité prête à soutenir son programme de réformes.
Le président a également souligné que si cet informateur était incapable d’identifier une nouvelle majorité parlementaire, il procèderait à la dissolution de l’Assemblée nationale et demanderait au peuple congolais de lui donner une majorité par les urnes.
Depuis Kinshasa, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU dans le pays, Leila Zerrougui, a déclaré par visioconférence aux membres du Conseil de sécurité que la situation politique que traverse actuellement la République démocratique du Congo, est très incertaine.
Nous traversons malheureusement une période de tensions politiques accrues, marquée par des divergences persistantes entre les membres de la coalition au pouvoir, a-t-elle précisé, insistant que la protection des civils demeure une priorité centrale de la MONUSCO.
Évoquant le retrait "graduel" de la MONUSCO de la RDC, la représentante spéciale a indiqué que la mission onusienne avait fermé neuf bureaux de terrain depuis la dernière élection présidentielle en 2018 et qu’elle n’était présente que dans six provinces du pays en plus de son quartier général à Kinshasa.
Si elle compte consolider son empreinte dans les trois provinces les plus touchées par le conflit (Sud-Kivu. Nord-Kivu et Ituri), la MONUSCO s’est fixée comme calendrier un retrait complet des Kasaïs en juin 2021 et du Tanganyika en juin 2022 si la situation le permet.
La Mission est aujourd’hui arrivée à un point critique de soutien aux autorités nationales pour consolider la stabilité permettant de s’engager vers une paix durable et le développement, a conclu la représentante spéciale.
VNA/CVN