"Après des années où l'amour de l'Europe était pour la finance et les services, aujourd'hui la politique européenne est en train de dire : 'il faut changer, il faut s'engager dans cette troisième révolution industrielle'", a soutenu Antonio Tajani, vice-président de la Commission Européenne, responsable pour l'industrie et l'entreprenariat.
Au cours d'une conférence réunissant des représentants politiques des États membres, dont le ministre portugais de l'économie, Alvaro Santos Pereira, le commissaire européen a défendu un programme de réindustrialisation visant à développer les technologies innovantes et propres, faciliter l'accès aux marchés et au financement du secteur industriel.
De nouveaux buildings sont construits au centre de Londres. |
"Il y a de l'argent, beaucoup d'argent en Europe" mais "il faut inspirer confiance aux investisseurs", a t-il insisté. Energies et matières premières propres, automobiles écologiques, construction durable et produits biologiques sont les "marchés prometteurs où l'Europe peut gagner, non pas en quantité, mais en qualité" face aux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et aux États-Unis, a t-il affirmé.
Parmi les freins à la compétitivité européenne, M. Tajani a évoqué une éventuelle augmentation des objectifs de réduction des émissions de CO2. "Nous ne pouvons pas aller au-delà des 20% de réduction des émissions de CO2 s'il n'y a pas un accord au niveau mondial", a-t-il argumenté, soulignant qu'il fallait empêcher les entreprises européennes "de quitter l'Europe à cause de règles qu'elles ne peuvent pas respecter".
"Il faut toujours essayer d'avoir les mêmes règles partout", a déclaré Antonio Tajani. Usant de la métaphore footballistique, le responsable européen a alors prétendu que "si le Sporting ou Benfica (équipes portugaises) jouaient à Pékin, ils seraient obligés de jouer à 9 contre 13". "Je ne suis pas protectionniste mais il ne faut pas être naïf", a-t-il assené, avant de mettre en doute la politique de concurrence actuelle.
Dans un contexte de mondialisation accru, "pouvons-nous remporter le défi avec des règles de 1957 ?", s'est-il interrogé, en précisant que la Commission européenne travaillait sur de nouvelles normes de concurrence.
AFP/VNA/CVN