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Une couronne exposée au Musée du Trésor royal à Lisbonne, le 2 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est dans l'aile moderne de cet imposant bâtiment blanc de style néoclassique, demeure des derniers monarques portugais qui surplombe le quartier touristique de Belém, que le musée a ouvert ses portes jeudi 2 juin.
"À la suite du traumatisme lié au tremblement de terre et son tsunami, en 1755, la royauté a décidé de s'installer ici, à l'écart du fleuve et sur une zone moins sensible à l'activité sismique", a expliqué José Alberto Ribeiro, directeur du palais et du musée.
Et c'est là que vivront les derniers rois de la dynastie des Bragance jusqu'à l'avènement de la République en 1910.
Mais sa construction au XIXe siècle n'avait jamais été achevée. Il manquait l'aile ouest, qui, manque de fonds ou changements de régime politique, est restée inachevée pendant plus de deux siècles.
Un investissement de 31 millions d'euros a finalement permis d'édifier cette partie manquante en 2021, avec une structure d'architecture contemporaine à la façade striée, pour y accueillir le musée du Trésor royal.
Le public se pressait pour l'ouverture très attendue en raison de l'importance de sa collection: plus de 1.000 objets, parfois exposés pour la première fois, rassemblant notamment les joyaux de la couronne portugaise et son orfèvrerie.
Jusqu'ici, ces œuvres datées du XVIIe au XXe siècle étaient éparpillées et inaccessibles au public.
"J'attendais l'ouverture du musée depuis très longtemps, car j'avais beaucoup d'intérêt pour ce trésor. Je suis émerveillé par toutes ces pièces", a témoigné Gentile Gouveia, un retraité de 65 ans, après avoir admiré l'un des bijoux sertis de pierres précieuses.
Le parcours, plongé dans une obscurité inconfortable pour certains visiteurs, montre tour à tour des symboles du pouvoir royal : couronnes, sceptres, insignes et médailles, mais aussi des objets précieux comme des pépites d'or ou des diamants du Brésil.
La valeur des œuvres exposées, certaines excédant le million d'euros, a exigé des mesures de sécurité spéciales.
"Le palais d'Ajuda était l'endroit idéal pour créer ce musée car il abritait déjà une partie de cette collection (...) tout l'édifice a été pensé pour éviter une mauvaise surprise en termes de vol ou de braquage", a ajouté José Alberto Ribeiro.
L'espace muséal, truffé de caméras de surveillance, s'organise sur trois étages à l'intérieur d'une chambre forte géante, l'une des plus grandes au monde, longue de 40m et haute de 10m. Les accès s'effectuent par deux portes blindées de cinq tonnes chacune et toute la collection est protégée dans des vitrines pare-balles.
"Je trouve que les œuvres sont bien organisées, pour moi elles représentent le patrimoine, elles racontent l'histoire du Portugal", s'est réjouie à la fin de la visite Raquel Morgado, une technicienne en radiologie de 36 ans.
AFP/VNA/CVN