Le tourisme durable doit être la priorité

Les bénéfices qui peuvent être tirés du tourisme sont souvent préférés à la préservation de la nature. Or, une vision à long terme est essentielle pour assurer l’avenir du secteur et ne pas risquer de perdre certaines traditions.

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Les résultats obtenus par le secteur touristique ces dernières années sont encourageants. Toutefois, des réflexions plus approfondies doivent être engagées pour en assurer un développement dans la durée, gage d’une préservation de la culture. Actuellement, il n’existe pas de stratégie à long terme. Les activités de promotion du tourisme manquent de professionnalisme. Les guides touristiques ne sont pas assez qualifiés.

Les particularités culturelles s’estompent

Situé à l’est de la cordillère de Hoàng Liên, le district de Sa Pa, province de Lào Cai (Nord) est une des destinations les plus connues du Vietnam. Son climat tempéré, ses paysages et ses traditions, véhiculées par les ethnies qui y vivent, font fortes impressions auprès des touristes. Cependant, pour construire des routes, des sites ancestraux sont détruits, des trésors de la culture vietnamienne qui n’ont pas de prix. L’urbanisation croissante est l’une des causes de la disparition des traditions.

Les bauhinies blanches sont de plus en plus clairsemées dans les montagnes
du Nord-Ouest.

Des problèmes similaires peuvent être observés dans le Nord-Ouest. Lorsqu’on traverse les provinces de Yên Bai, de Lai Châu, de Diên Biên, de Son La ou de Hoà Binh, on ne trouve plus des forêts de bauhinie blanche à perte de vue. Autrefois, ces régions étaient recouvertes de ces fleurs dont le doux parfum est le symbole du Nord-Ouest. Aujourd’hui, la blancheur devient rare.

De nombreuses zones touristiques y ont aussi été créées ces dernières années. Or, les autorités n’attachent pas d’importance particulière à la promotion des particularités ethniques et régionales. Plusieurs maisons sur pilotis sont certes construites pour satisfaire la curiosité des visiteurs. Cependant, sans explications claires, ils ne voient pas de différence entre les habitations des Tày, des Muong, des Thai ou des Kho Mu.

Le xoè, la danse traditionnelle de l’ethnie Thai, fait la fierté des montagnards. Les touristes nationaux et internationaux apprécient ces chorégraphies subtiles, où des jeunes femmes dansent au son des khèn (flûte de Pan). Dans le contexte économique et touristique actuel, cette danse traditionnelle change. Les mouvements deviennent plus évocateurs, la musique plus rythmée.

Aucun chiffre sur les conséquences

Les autorités devraient également penser à mieux coopérer avec les personnes âgées, qui connaissent tous les détails liés aux coutumes et aux fêtes traditionnelles, afin de promouvoir la recherche et la préservation de ces valeurs culturelles précieuses. Actuellement, le caractère authentique de ces fêtes s’estompe. Leurs organisateurs n’en connaissent pas tous les tenants et aboutissants.

Les localités exploitent toujours davantage leur patrimoine, sans se soucier de la protection de l’environnement. Les bénéfices qui peuvent être tirés du tourisme sont préférés à la préservation de la nature. Un exemple parlant : la baie de Ha Long, reconnue par l’UNESCO comme l’une ses sept Nouvelles Merveilles naturelles du monde. Des comportements déplorables y sont observés, en particulier le rejet des déchets des navires touristiques dans la mer.

Le caractère original des danses traditionnelles des Thai doit être préservé.
Photo :Thanh Hà/VNA/CVN

Les paysages thaïlandais et vietnamiens se ressemblent. Pourtant, les Thaïlandais savent mieux en tirer profit au niveau touristique. Ils veillent à préserver leurs particularités culturelles et se soucient de l’environnement. Ce pays est l’une des destinations les plus attrayantes d’Asie du Sud-Est. Chaque année, nombre de visiteurs font le choix d’y passer leurs vacances.

À Hanoi, le secteur touristique n’atteint pas les résultats escomptés, malgré que la capitale soit le théâtre de nombre de traditions matérielles et immatérielles. En cause, la gestion et l’exploitation inefficace des ressources. De plus, les produits proposés manquent de créativité. Sans compter que les espaces de loisirs ne sont pas légion. Plusieurs monuments perdent leur caractère original après une restauration bâclée. L’Opéra de Hanoi par exemple, où des travaux se sont terminés en juillet 2015. Sa façade, repeinte en un jaune trop criard, gâte l’architecture du bâtiment.

Chaque année, le secteur du tourisme publie un rapport sur l’augmentation du nombre de touristes. Cependant, il n’existe aucune statistique concernant les conséquences de l’exploitation touristique. Les activités touristiques sont le moteur du développement économique et culturel. Pourtant, pour qu’elles soient durables, les traditions de chaque ethnie, de chaque région doivent être préservées. La conservation de la culture nationale est un problème que les autorités doivent prendre à bras le corps. Leur stratégie touristique doit garder en point de mire la nécessité de conserver le patrimoine culturel et de protéger l’environnement.


Ngoc Yên/CVN

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