>>Le tourisme de Hanoi table sur une forte croissance
>>Hanoi, l’une des meilleures destinations d’Asie
Pas moins de 5.000 vestiges sont recensés dans l’ensemble de la capitale - record du pays. Pourtant, les touristes, en moyenne, «n’y séjournent pas plus de deux jours», souligne Nguyên Van Manh, ancien doyen du Département du tourisme et de l’hôtellerie de l’Université de l’économie nationale de Hanoi. En cause : la mauvaise exploitation des potentiels touristiques de la capitale et la piètre qualité des services.
Des touristes étrangers visitent les anciennes rues de Hanoi |
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN |
Depuis une dizaine d’années, les circuits proposés à Hanoi restent quasi-inchangés : visite du mausolée de l’Oncle Hô, promenade dans le Vieux quartier, spectacle de marionnettes sur l’eau, découverte du Musée d’ethnographie et... c’est à peu près tout. «Hanoi a installé 40 kiosques touristiques mais tous sont dans un triste état. Le manque de propreté de la ville, les problèmes de sécurité alimentaire, la pénurie de parcs de stationnement et de toilettes publiques sont autant de facteurs qui nuisent à l’image de la capitale, et donc au tourisme», observe Nguyên Van Manh. Et d’ajouter que les formalités douanières, les services de transport et l’attitude des commerçants demeurent pour le moins perfectibles.
«Dans l’idéal, il faudrait que les produits touristiques de Hanoi satisfassent les trois catégories de visiteurs : étrangers arrivants, étrangers résidants et visiteurs locaux, suggère Nguyên Van Manh. L’autre solution consisterait à augmenter les investissements dans les infrastructures, la diversification des services et le renforcement de la promotion de l’image de la capitale».
Insuffisance des centres de loisirs
Le village de porcelaine de Bat Tràng, en banlieue de Hanoi, est une destination de prédilection de nombreux touristes étrangers. |
«Les potentiels touristiques de Hanoi sont sous-exploités. Et il manque à la ville des politiques efficaces pour attirer les investisseurs dans ce secteur», estime Luu Duc Kê, directeur du voyagiste Hanoitourist. Le directeur de marketing de la société Vinpearl Land (Vingroup), Nguyên Trung Dung, insiste quant à lui sur l’insuffisance des centres de loisirs dans la ville : «Notre groupe a investi dans la construction des centres modernes dont le Palais de Neptune, le parc aquatique, la patinoire... Ce sont les plus grands centres en Asie du Sud-Est. Mais faute d’informations, très peu de visiteurs étrangers s’y rendent, puisqu’ils ne savent même pas que ces complexes existent, déplore-t-il. Nous voulons faire de la publicité dans les kiosques touristiques, mais la ville n’a encore adopté aucune politique d’assistance en la matière».
La présidente de l’Union scientifique du développent du tourisme durable de Hanoi, Nguyên Thu Hanh, suggère de diversifier les produits touristiques de la capitale en exploitant les éco-tours. Concrètement, les touristes sont invités à découvrir les rizières durant la moisson dans l’ancien village de Duong Lâm (Son Tây, en banlieue de Hanoi). «Hanoi doit collaborer avec d’autres localités comme Quang Ninh, Ninh Binh ou Lào Cai (Nord) pour développer les tours spirituels et culturels», préconise Hà Quôc Trung, un responsable du Service de la culture, des sports et du tourisme de Lào Cai.
D’ici là, il faudra, semble-t-il, encore patienter quelques temps.
Vân Anh/CVN