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Télétravail, solution pour maintenir la continuité de l’activité face à la pandémie de COVID-19. |
Photo : Dang Duong/CVN |
Autour du quartier Truc Bach à Hanoï, où deux cas de contamination par le nouveau coronavirus ont été détectés depuis deux semaines, la vie quotidienne a totalement changé. La circulation est minime, les boutiques sont fermées, les services de santé fréquentent chaque domicile, et les rues sont quasi-désertes. Les habitants respectent les règles d'isolement imposées par le Comité populaire municipal, idem pour les entreprises.
"On nous donne un planning de travail au début de chaque mois et de chaque semaine. Donc, le boulot n'a pas trop changé", a partagé Luong Ngoc, chargée de marketing d'une agence de voyage, située dans le même quartier. Depuis le premier cas de COVID-19 à Hanoï le 5 mars, ce voyagiste a demandé à tous ses employés de travailler à domicile.
Kyber Networks a aussi mis en place le télétravail obligatoire depuis le 9 mars. Toutes les réunions sont réalisées via internet. "On respecte et on s'adapte aux règles imposées par le gouvernement. Le télétravail ne me cause aucun souci", a indiqué Nguyên Tùng, un développeur logiciel.
Situation similaire à Hô Chi Minh-Ville. Toutes les entreprises suivent de près le flux de leurs employés en provenance de pays étrangers. Quôc Sang, un employé d'une société américaine, a été très étonné lorsque son chef lui a demandé de travailler chez soi après ses vacances à Singapour. "Au début, je n'étais pas content de cette décision, car je respecte toujours les règles d’hygiène. Finalement, je trouve que l'isolement de 14 jours est nécessaire", a-t-il souligné.
Selon Kim Thanh, responsable d'une société des techonologies à Hô Chi Minh-Ville, cette dernière a proposé le télétravail depuis une semaine. Elle a aussi offert de masques gratuits à tous ses salariés et paie également tous les frais d'Internet.
La santé communautaire prime sur tout
Mais le télétravail a aussi certains inconvénients, surtout dans le contexte où les enfants sont à la maison toute la journée, les écoles, lycées, collèges et universités étant fermés depuis des semaines. "Mon mari et moi devons participer aux visio-réunions, suivre les évolutions du Covid-19, jouer avec les enfants, faire les courses, faire la cuisine et le ménage, etc. En fait, c'est plus de stress qu'à l’ordinaire", a exprimé Lan Huong, comptable d'une société privée à Hanoï.
"La barrière entre bureau et vie de famille a sauté. Maintenant, je dois regarder les écrans 24h/24. Personnellement, c'est à la fois fatiguant et gênant", a confié Luong Ngoc.
Contrôle de la température corporelle obligatoire pour les ouvriers du parc industriel de Nghi Son, dans la province de Thanh Hoa (Centre). |
Photo : Khiêu Tu/VNA/CVN |
D'autres entreprises mettent en place des créneaux alternatifs bureau-domicile, afin d'équilibrer les horaires de travail "à distance". Tel est le cas de la société de bourse BSC, dépendant de la Banque commerciale par actions d'investissement et de développement du Vietnam (BIDV).
"On comprend les avantages et les inconvénients du télétravail. Au début, on ne le considère qu'une solution temporaire, mais aujourd'hui, il devient une obligation, une responsabilité de notre société en faveur de la santé de la communauté", a indiqué Hoàng Lân, un responsable de la BSC.
"On propose à tous les salariés ici des créneaux alternatifs, pour que tout le monde ne doit venir au bureau qu'en cas d'urgence. La productivité de l'entreprise est considérablement affectée, mais il est certain que la santé prime sur tous les autres intérêts", a-t-il souligné.
À l'Agence Vietnamienne d'Information (VNA), tous les reporters et techniciens doivent déclarer leurs déplacements au cours de ces deux dernières semaines. À l'entrée de chaque bâtiment, les contrôles de la température corporelle sont obligatoires, tandis que les gels hydro-alcooliques pour les mains sont à disposition. Le télétravail concerne tous les reporters qui reviennent de zones dangereuses, ou qui ont eu des contacts avec des patients ou de cas suspects de contamination.
"Le travail de journaliste est risqué. L'agence a déjà mis en place une plateforme pour la gestion en ligne de ses employés, donc le télétravail ne bouleverse pas trop mon travail", a exprimé Dông Lê, caméraman de la chaine Vnews.
"Les mesures de prévention et d'hygiène de la VNA sont nécessaires. Je crois que tout le monde en est content, car personne ne peut travailler correctement sans une bonne santé", a-t-il confié.