Le succès d’un chimiste vietnamien en Hongrie

Pham Truong Son, Docteur vietnamien en chimie pharmaceutique, travaille pour l’Académie hongroise des sciences. Ses nombreuses recherches l’ont amené à développer des produits à base de plantes médicinales, qui permettent de lutter efficacement contre différentes maladies.

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Le Docteur en chimie pharmaceutique Pham Truong Son.
Photo : TN/CVN

Pham Truong Son est né en 1980 à Dà Nang. Ses parents ont été ses premiers enseignants. Durant ses trois années au Lycée d’élite Lê Quy Dôn de cette ville du Centre, il a remporté de nombreux prix de concours de chimie organisés par la ville. Il est le cadet de Bùi Thi Truong, enseignante de chimie d’un collège à Dà Nang.

Une passion pour la chimie

Pham Truong Son a été l’étudiant le plus brillant de l’École polytechnique de Dà Nang. Dès la première année, il a été choisi par le ministère vietnamien de l’Éducation et de la Formation pour suivre un cursus de l’Université polytechnique et économique de Budapest, en Hongrie. Après l’obtention de deux masters en chimie pharmaceutique et en chimie analytique avec mention très bien, en 2006, Son a obtenu une bourse d’études de doctorat à cette école.

En 2007, Pham Truong Son a remporté, devant 148 candidats, le Prix spécial au 28e concours de recherche scientifique pour les étudiants et les boursiers de thèse, organisé par le ministère hongrois de l’Éducation.

Sa thèse de doctorat à Budapest portait sur la préparation de catalyseurs au service de la production d’antihypertenseurs et d’hypoglycémiants. Ces travaux de recherche lui ont permis de remporter, en décembre 2008, le premier prix lors d’une conférence internationale sur la chimie organique, tenue dans la ville roumaine de Kolozsvár (Cluj-Napoca).

Pham Truong Son (1er à gauche) et certains des professeurs hongrois qui travaillent à ses côtés.
Photo : TN/CVN

Cependant, les conditions requises pour la soutenance d’une thèse de doctorat à l’Université polytechnique et économique de Budapest n’étaient pas simples du tout, on peut même dire qu’elles étaient les plus exigeantes de Hongrie. Ainsi, il lui fallait au moins trois publications dans des journaux internationaux et une dans un journal national. «Après près d’un an d’efforts, je n’y parvenais toujours pas. À certains moments, j’avais envie de tout laisser tomber», partage-t-il. Heureusement, la Dr. Jászay Zsuzsa et le Pr.-Dr. Petneházy Imre l’ont toujours soutenu. «J’ai constaté que pour survivre dans le secteur de la recherche, il faut une grande persévérance et accepter les échecs», affirme-t-il.

Après des week-ends de travail sans relâche (jusqu’à 14-16 heures par jour), Pham Truong Son est arrivé à publier dix articles dans des revues internationales et deux dans un journal national, soit trois fois plus que les critères fixés. Il a ainsi pu obtenir son doctorat dans l’université dont il rêvait.

Un tournant dans un train

En 2010, une fois son doctorat achevé, Pham Truong Son a songé à retourner au Vietnam. Mais de nombreuses personnes lui ont conseillé de rester en Hongrie afin d’acquérir davantage d’expériences. Il a passé et réussi le concours d’admission à l’Académie hongroise des sciences, où il est à la tête d’un petit groupe de six chercheurs. Son équipe collabore avec des instituts et des universités en Hongrie et à l’étranger pour des recherches commandées et financées par des firmes pharmaceutiques.

Pham Truong Son (1er à gauche) a été invité à travailler auprès d’une célèbre société européenne, avec à clé des émoluments élevés.
Photo : TN/CVN

Un jour, alors qu’il se trouvait dans un train, le jeune homme a rencontré un ancien juge, M. Thorn, de la ville de Munich (Allemagne). Ce dernier lui a confié qu’il souffrait d’un cancer du cerveau. Peu de temps auparavant, Pham Truong Son avait reçu la nouvelle du décès de sa grand-mère maternelle en raison d’un goitre. C’est suite à ces deux mauvaises nouvelles qu’il orienta sa carrière vers la chimie pharmaceutique appliquée, plus spécialement l’extraction des principes actifs des plantes médicinales pour prévenir ou traiter les maladies.

En collaboration avec le clinicien Kiss István de l’Université hongroise de Pécs, Truong Son et ses collègues ont commencé des recherches sur l’extraction des principes actifs végétaux pour la prolifération des cellules souches. Avec comme objectif de ralentir le processus de vieillissement et d’assister efficacement le traitement de différentes maladies.

Des produits issus de plantes médicinales

En 2014, avec le soutien financier de Dang Xuân Châu, directeur de l’Hôpital de soins dentaires Star Dental, et de Szabó László, directeur de la Compagnie d’aliments fonctionnels Cristal, Son a déployé des produits à base de plantes comme nutriments médicaux à l’appui du traitement du cancer, du diabète et de la rééducation fonctionnelle pour les victimes d’accident vasculaire cérébral.

Pham Truong Son a été invité à travailler auprès d’une célèbre société européenne, avec à clé des émoluments élevés. Il a toutefois refusé l’offre afin de se concentrer sur sa carrière. Il s’est associé avec de jeunes chercheurs enthousiastes et talentueux pour établir une équipe de travail, puis a fondé la société Navita Pharma EU. Il a collaboré avec des docteurs et des professeurs expérimentés, dont le clinicien Kiss István, le docteur en pharmacie Giovanna Viktoria, les chimistes Zsuzsa, Sendula Robert, Toth Silard...

Deux ans plus tard, ses produits ont débarqué en Allemagne, en République tchèque, en Slovaquie, au Danemark, en Suède et en Norvège, et seront prochainement présents en Pologne et en Australie...

À côté de ses recherches scientifiques, Son aide aussi de nombreux étudiants vietnamiens à faire leur thèse de master en chimie pharmaceutique à l’Université polytechnique et économique de Budapest. Il s’est également investi dans plusieurs projets d’études avec des professeurs de l’École supérieure des sciences naturelles, relevant de l’Université nationale de Hanoï. Son a aussi participé à des collectes de fonds en soutien aux victimes des inondations dans le Centre du Vietnam. «Où que je sois, j’ai toujours conscience que je suis Vietnamien et j’en suis fier. Je m’efforce de contribuer au développement de mon pays», déclare-t-il.


Diêu Hiên/CVN

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