Le Sri Lanka pas prêt de sortir de la crise, selon le Premier ministre

Le Sri Lanka est en faillite et pas prêt de sortir de la crise, a admis mardi 5 juillet devant le Parlement le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, prédisant une profonde récession accompagnée de graves pénuries y compris l'an prochain.

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Une école fermée à Colombo au Sri Lanka où les services dits "non-essentiels" ont été interrompus pour préserver les réserves de carburants, le 20 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous devrons faire face à des difficultés en 2023 également", a-t-il déclaré, ajoutant : "C'est la vérité. C'est la réalité." Les Nations unies estiment qu'environ 80% de la population saute des repas pour faire face aux pénuries alimentaires et à la flambée des prix.

Des négociations sont en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) mais dont l'issue dépend d'un plan de restructuration de la dette srilankaise avec ses créanciers d'ici août, a précisé le Premier ministre. "Nous participons maintenant aux négociations en tant que pays en faillite", a-t-il dit.

"En raison de l'état de faillite dans lequel se trouve notre pays, nous devons leur soumettre, séparément, un plan sur la viabilité de notre dette. Ce n'est que lorsque (le FMI) sera satisfait de ce plan que nous pourrons conclure un accord."

La semaine dernière, le FMI a souligné qu'il restait du travail à faire pour redresser les finances du pays et corriger son déficit budgétaire, avant de pouvoir conclure un accord de financement pour résoudre la crise de sa balance des paiements.

Le FMI a également appelé le pays à mettre fin à la corruption et à augmenter de manière substantielle les impôts, tout en arrêtant les subventions à l'énergie qui ont longtemps creusé le budget de l'État.

Incapable de rembourser sa dette extérieure de 51 milliards d'USD, le gouvernement s'est déclaré en défaut de paiement en avril. Depuis des mois, le pays vit au rythme de coupures d'électricité quotidiennes, de rationnements des carburants et denrées alimentaires, et d'une inflation galopante.

Le manque de devises étrangères ne permet plus d'importer suffisamment de nourriture, de carburants et autres produits essentiels. Récemment, le pays a abaissé de 23 à 21 ans l'âge minimum requis pour qu'une femme puisse travailler à l'étranger et gagner des dollars dont le pays a cruellement besoin.

Toutes les institutions gouvernementales "non essentielles", ainsi que les écoles, ont reçu l'ordre de fermer jusqu'au 10 juillet afin de réduire les déplacements et d'économiser l'énergie. Parmi les plus touchés se trouve aussi la population âgée. "Pensez à la façon dont cette situation affecte nos seniors", a souligné le Premier ministre de 73 ans. "La pauvreté se répand parmi eux" et leur pouvoir d'achat "a diminué d'environ 50%".


AFP/VNA/CVN

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