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Le glacier de la Marmolada, en Italie, le 5 juillet, deux jours après son effondrement partiel. |
La catastrophe a fait au moins sept morts et huit blessés, et une douzaine de personnes sont également portées disparues par leurs proches, mais leur présence sur place au moment où le glacier a rompu n'est pas confirmée à ce stade.
Une chapelle ardente a été installée dans l'enceinte de la patinoire de Canazei, la localité en aval du glacier où est également basée l'unité de crise coordonnant les recherches. Les familles et proches des victimes peuvent ainsi leur rendre hommage.
Parmi les blessés, deux Allemands, un homme de 67 ans et une femme de 58 ans, se trouvent toujours dans un état grave.
Les secouristes ont déployé des drones équipés de caméras thermiques, espérant localiser d'éventuels survivants dans la masse de glace et de roches éboulées, a précisé le maire de Canazei, Giovanni Bernard.
Mais les chances de retrouver des survivants "sont presque nulles", a prévenu le responsable des services de secours en haute montagne de la région, Giorgio Gajer.
Mardi 5 juillet, seuls des survols de drones et d'hélicoptères de la zone sinistrée sont prévus en raison des risques de nouveaux effondrements du glacier.
Radars et unités cynophiles
"Le danger est que d'autres séracs (blocs) de glace puissent se détacher. Toute la zone continue à être interdite d'accès", a expliqué l'unité de crise de Canazei.
Un hélicoptère survole, le 4 juillet, le glacier qui s'est effondré la veille sur la montagne de Marmolada, en Italie. |
Le président des secours alpins Maurizio Dellantonio a cependant assuré qu'il cherchait à "organiser pour demain (mercredi 6 juillet), au plus tard après-demain, une inspection en totale sécurité directement sur le glacier (...) avec des unités cynophiles, il s'agira d'un groupe d'au maximum vingt personnes".
"Les découvertes importantes, pas seulement des os, sont d'abord photographiées, puis récupérées et prises en charge par un hélicoptère" et acheminées à Canazei où elles sont "répertoriées et stockées dans une chambre froide", a-t-il précisé, citant notamment "des os avec des bouts de chair, un morceau de main avec une bague, des tatouages, tout ce qui peut contribuer à idenfier une personne", y compris des chaussures, des sac à dos ou des piolets.
Des techniciens spécialisés sont, en outre, mobilisés pour installer près d'un refuge "des radars en mesure de détecter des mouvements très rapides, comme des avalanches, et plus lents, comme des glissements de terrain", a indiqué sur place Nicola Casagli, professeur de géologie appliquée à l'université de Florence cité par l'agence AGI.
La catastrophe, survenue au lendemain d'une température record de 10°C au sommet du glacier, en pleine vague de chaleur précoce sur la péninsule italienne, est "sans aucun doute" liée à "la dégradation de l'environnement et de la situation climatique", a affirmé lundi 4 juillet sur place le Premier ministre Mario Draghi, qui a exprimé son "soutien" aux familles des victimes.
Seuls trois des sept alpinistes tués ont été identifiés, mais leur nationalité n'a pas été dévoilée par les autorités italiennes. Le ministère tchèque des Affaires étrangères a néanmoins confirmé à l'AFP qu'un de ses ressortissants figurait parmi les victimes décédées.
Le parquet de Trente a ouvert une enquête pour déterminer les causes de cette tragédie.