Le journal Tin Tuc (Nouvelles) a accordé une interview à Lê Huy Ngo, membre du Comité central de pilotage du programme d'édification de la nouvelle campagne, ancien ministre de l'Agriculture et du Développement rural, sur les changements positifs de ce secteur réalisés ces derniers temps.
* Selon vous, que doit faire le secteur agricole pour améliorer le revenu et la qualité de vie quotidienne des agriculteurs ?
Je pense qu'il faut en premier lieu favoriser les activités d'affaires menées par les agriculteurs dans le contexte actuel d'intégration économique. Le transfert des technologies dans le secteur agricole est indispensable parce qu'il contribue à accroître le rendement, la qualité, l'efficacité et la compétitivité de l'agriculture vietnamienne sur le plan international. La consolidation du système d'ouvrages hydrauliques et des infrastructures rurales est aussi indispensable si l'on veut que le secteur connaisse un développement durable. Le Parti a adopté une résolution sur les relations entre l'agriculture, les agriculteurs et la campagne. Cette résolution vise à élever le revenu des agriculteurs, améliorer le niveau de vie des habitants du monde rural, ainsi qu'à rénover les infrastructures rurales. De pair avec cette résolution, le secteur agricole s'est fixé comme objectifs d'atteindre à l'horizon 2015 une croissance durable. À cette échéance, les conditions de vie des agriculteurs devront nettement s'amé- liorer. Sans omettre qu'il faille utiliser de manière efficace et raisonnée les ressources naturelles pour la préservation de l'environnement.
* Que pensez-vous du développement du secteur agricole du pays ces dernières années ?
L'agriculture vietnamienne a enregistré de progrès remarquables ces dernières années. D'un pays produisant juste de quoi subvenir aux besoins en vivres de sa population, le Vietnam peut désormais garantir la sécurité alimentaire tout en étant l'un des plus grands exportateurs mondiaux de riz. Pour certains autres produits comme le café, le caoutchouc, le poivre, le Vietnam est également en très bonne position sur le plan planétaire. Le secteur agricole a enregistré de bons succès à partir de 2005 : la valeur à l'exportation du riz s'est chiffrée à plus de dix milliards de dollars, dépassant en moyenne le plan annuel de 1,1 milliard de dollars. La valeur ajoutée du secteur agricole augmente de 3,7-4% par an, dépassant également le plan quinquennal fixé par le gouvernement. La sécurité alimentaire nationale est toujours assurée. Ces chiffres montrent bien que le secteur agricole vietnamien se développe de jour en jour.
* À travers vos missions effectuées dans les campagnes, pourriez-vous nous faire part de vos appréciations sur les changements de la vie des agriculteurs et de la physionomie des campagnes vietnamiennes ?
L'économie rurale revêt une nouvelle physionomie. En 2009, le revenu moyen de chaque foyer rural était de 26 millions de dôngs, soit 11 millions de plus qu'en 2003. Actuellement, le pays compte près de 3.000 villages de métiers abritant 1,4 million de foyers, et attirant plus de 11 millions de travailleurs. Le pays dispose de 120.000 fermes agricoles contribuant pour une large part à changer la structure de production, à créer des emplois pour les travailleurs sur place et à augmenter le revenu des foyers ruraux. Il ne faut cependant pas oublier le fait qu'il existe toujours un écart important entre la campagne et la ville, tant en termes d'infrastructures que de revenus.
Des succès remarquables
L'an passé, le chiffre d'affaires à l'exportation des produits agricoles-sylvicoles-aquacoles s'est élevé à plus de 18 milliards de dollars. Grâce à quoi, le Vietnam est devenu l'un des plus grands exportateurs mondiaux en la matière. Actuellement, le Vietnam est le premier exportateur mondial de poivre et de noix de cajou, le deuxième exportateur de café, et le 4e pour le caoutchouc. Riz, produits aquatiques, meubles, café et caoutchouc constituent les cinq marchandises ayant dépassé la barre symbolique d'un milliard de dollars d'exportations.
Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural tente de parvenir à l'horizon 2015 à une croissance de 3,5-3,8% par an, un chiffre d'affaires à l'exportation de 21 milliards de dollars par an, ainsi qu'à un taux de couverture forestière de 42% par le biais des politiques de reboisement. Sur le plan social, l'objectif est de parvenir à un taux de pauvreté de 7% en milieu rural, et 95% des foyers devront avoir accès à l'eau potable.
Phuong Mai/CVN
21/1/2011