Le scénario des téléfilms, un problème pour les producteurs

Lors du Festival national de la télévision qui vient de s'achever hier à Hanoi, les téléfilms tournés sur des scénarios étrangers n'étaient pas autorisés à participer à cet évènement. Néanmoins, les téléfilms de ce genre apparaissent de plus en plus à la télévision.

Une production sur la base d'un scénario étranger n'est pas une nouveauté pour les producteurs vietnamiens. Depuis peu, plusieurs de ces films ont été présentés au public.

Ngôi nhà hanh phuc (La maison pleine) de la compagnie BHD en est un. Basé sur un célèbre film sud-coréen, il a attiré un bon nombre de téléspectateurs. La société Vietcom a déclaré pour sa part qu'elle pourrait produire selon les mêmes modalités une autre oeuvre célèbre de ce pays, Anh em nhà bac sy (Les 2 frères médecins). M&T Pictures a commencé à tourner de son côté Lôi sông sai lâm (Un mauvais mode de vie), également sur un scénario coréen, lequel a eu un grand succès auprès des téléspectateurs sud-coréens. Les droits du film Tôi là Kim Sam Soon (Je suis Kim Sam Soon) viennent par ailleurs d'être achetés par la compagnie DID afin de tourner Nguoi dep lo thi (Belle fille en germe).

Outre les scénarios sud-coréens, les producteurs vietnamiens ont "chassé" les scénarios de la Colombie ( Cô gai xâu xi - Fille laide), de Thaïlande ( Ao anh - Mirage, Vong xoay tinh yêu - Tourbillon de l'amour...), du Portugal ( Nhât ky Vàng Anh -Journal de Vàng Anh), de la Chine ( Nhung nguoi dôc thân vui ve - Les célibataires gais), etc.

Parmi la douzaine de films diffusés sur 5 chaînes (VTV1, VTV3, HTV3, HTV7 et HTV9), un tiers ont un scénario étranger. Beaucoup de téléspectateurs disent désormais que l'heure des films sur VTV3 (à 21h30) est celle des feuilletons adaptés. Cô gai xâu xi , de 176 épisodes, et Nhung nguoi dôc thân vui ve , de 171 épisodes, diffusés sur VTV3, en sont des exemples types.

Désormais, beaucoup de sociétés cinématographiques se consacrent à l'acquisition de scénarios étrangers. Plus précisément, parmi les 10 films produits par la société BHD, 6 l'ont été sur des scénarios étrangers. M&T Pictures a successivement acquis les droits de scénarios sud-coréens et singapouriens pour produire des téléfilms comme Lôi sông sai lâm , Dinh mênh (Destin), etc. Dù gio co thôi (Malgré le vent, 200 épisodes), première oeuvre de la Compagnie de communication Tri Viêt Media réalisée en partenariat avec la société cinématographique Chanh Phuong, est basée aussi sur un scénario coréen.

Manque de scénarios vietnamiens

"Dans l'avenir, nous avons l'intention d'acheter 3 ou 4 scénarios à la Corée du Sud. Leur prix est plus élevé qu'un scénario vietnamien, mais il est plus professionnel", explique Lê Thi Phuong Thuy, directrice de communication de Tri Viêt Media. Après Mùi ngo gai (Saveur du panicaut), scénario et mise en scène sud-coréens, la compagnie Vifa a vietnamisé le film Gia dinh phép thuât (Famille de sortilège) de 500 épisodes.

Selon les producteurs, c'est par carence de scénarios d'auteurs vietnamiens qu'ils ont été en chercher ailleurs. "Nous recevons des dizaines scénarios par mois d'auteurs vietnamiens, mais peu d'entre eux sont réalisables", explique un représentant de M&T Pictures. Il précise alors que "pour demander un scénariste vietnamien, il faut attendre un peu plus de 3 mois au moins, alors que pour disposer d'un scénario étranger, il suffit d'une semaine, ce à quoi il convient d'ajouter un mois et demi pour son adaptation". Minh Hà, éditeur de la Télévision de Hô Chi Minh-Ville, indique de son côté qu'il est très difficile de trouver un bon scénario.

Le choix de scénarios originaux renommés est une solution sûre parce que la réputation de l'oeuvre attirera les téléspectateurs, d'après les producteurs. "De plus, de bons scénarios leur permettront d'inviter avec empressement télévisions comme bailleurs de fonds", ajoutent-ils.

Pour remédier à ce problème de scénario, les producteurs ont créé plusieurs groupes de scénaristes maison. La Société de film de la Télévision vietnamienne (VFC) en est un bon exemple. VFC dispose maintenant d'une équipe d'écrivains connus comme Trung Trung Dinh, Dang Minh Châu, Khuât Quang Thuy, Nguyên Nhu Phong... Ces dernières années, la société a produit plusieurs films adaptés qui ont fait eu un grand succès tels Mùa la rung (Saison des feuilles mortes) de Dang Minh Châu, Ma làng (Le fantôme du village) de Pham Ngoc Tiên-Nguyên Huu Phân, Dât và nguoi (Terre et homme) de Pham Ngoc Tiên-Khuât Quang Thuy...

Actuellement, le modèle de groupes de scénaristes est apprécié. Nombre de ceux-ci ont vu le jour comme Hà Nguyên Thuy, Soi con, Luong Hà Song Thuy, Thiên Thu... Et l'écrivain Nguyên Quang Lâp a créé en 2006 une société spécialisée dans la production, l'achat et la vente de scénario, qui est financée par le Fonds Ford.

D'après Châu Quang Phuoc, responsable de communication de la compagnie BHD, le scénario demeure toujours la base essentielle d'un film. "Cependant, trouver un bon scénario d'un auteur vietnamien est une sérieux problème. Et nous souhaitons toujours en recevoir de bons", affirme-t-il.

Une forme de publicité pour les producteurs
Pour l'adaptation d'une oeuvre étrangère, un scénariste peut recevoir entre 5 et 6 millions de dôngs par épisode. Selon un scénariste, l'achat d'une oeuvre étrangère est une forme de publicité pour les producteurs. Premièrement, le film adapté retient l'attention dès le début de son tournage. Deuxièmement, en cas d'adaptation à succès, il attirera un grand nombre de téléspectateurs. Troisièmement, nombre de ces derniers sont intéressés par de telles adaptations pour les comparer aux films originaux.

Hoàng Phuong/CVN

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