Les consommateurs ne veulent pas de sacs écologiques pour des raisons de coût. |
Un simple tour sur les marchés de Hanoi suffit pour voir que ces sacs biodégradables sont quasi inexistants, les vendeurs utilisant les sempiternels sacs en plastique de base.
«Nous ne voulons pas utiliser de sacs écologiques pour des raisons de coût. Nous prenons les moins chers. De plus, il est difficile de s’en procurer. Personne n’en utilise ici», fait savoir Nguyên Thi Phuong Lan, vendeuse au marché Kim Liên.
En fait, l’on ne trouve ces sacs qu’uniquement dans les supermarchés. «Notre compagnie produit des sacs biodégradables depuis 2003... à destination des marchés européens. Nous les avons présentés sur le marché domestique en 2012 seulement. Et seuls les supermarchés s’y intéressent pour le moment», confie Nguyên Huu Chiên, vice-président de la Sarl Nina Green.
Nguyên Huu Chiên fait savoir que les frais de production de ces sacs sont plus élevés de l’ordre de 20% que pour les sacs «standards» (50.000 dôngs le kilo contre 41.000 dôngs/kg actuellement).
Il est temps de sensibiliser la population pour changer de comportement au regard des sacs biodégradables. |
«Les sacs en plastique normaux sont plus solides que les sacs écologiques. De plus, toutes les tailles sont disponibles. Et puis ils sont gratuits, contrairement aux autres qu’il faut payer...», souligne Trân Thi Hiêp, domiciliée à Hà Dông (banlieue de Hanoi).
Selon les experts, de toutes les ordures, les sacs plastiques sont les plus difficiles à se décomposer en milieu naturel : des centaines d'années, voire des milliers s'ils sont enfouis dans le sol. Une fois dans la nature, ces sacs deviennent fréquemment une véritable calamité : ils bouchent les évacuations d'eau, étouffent les terres arables comme la faune et la flore aquatiques, retiennent les insecticides et constituent un abri pour les microbes et autres bactéries avec tous les risques d'épidémie que cela implique...
Il est donc temps de sensibiliser la population pour changer de comportement au regard de ces sacs. Les supermarchés dans le pays sont les pionniers en la matière avec une solution radicale : supprimer leur utilisation.
Phuong Nga/CVN