Anoa Dussol Perran (centre) lors de la cérémonie de remise du prix national «Pour l’environnement», le 30 juin à Hanoi. |
An Hoa Residence est l’une des six entreprises du secteur touristique à se voir attribuer le prix «Pour l’environnement». Comment votre entreprise s’est-elle impliquée dans ce domaine ?
C’est un grand honneur pour An Hoa Residence. Nous sommes les premiers dans le domaine de l’hôtellerie à se voir attribuer ce prix initié par l’Association de protection de la nature et de l’environnement du Vietnam, et le magazine des aliments et de la santé. Personnellement, je suis toujours très motivée par tout ce que touche à l’environnement. Non seulement l’environnement de la terre, mais aussi très mobilisée par tout ce qui est produits naturels et alimentation bio pour le bien-être et la santé.
Pour être reconnue dans la liste des acteurs «Pour l’environnement», An Hoa Residence a rempli pleinement les critères donnés par le comité d’organisation. À savoir les contributions aux activités de protection de l’environnement, l’application de solutions pertinentes et créatives dans ce domaine, le lancement de services et produits respectueux de l’environnement dans une optique de développement durable.
Quelles sont précisément les activités que mènent An Hoa Residence pour être respectueux de l’environnement ?
Le complexe des villas de résidence hôtelière An Hoa Residence, à Long Hai, province de Bà Ria-Vung Tàu. |
Comme vous le savez, An Hoa Residence est gérante-propriétaire du site de villégiatures des villas résidentielles en bord de mer à Long Hai, dans la province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud). Si vous avez ne serait-ce qu’une fois visité ce site, ce qui vous frappe, c’est son espace extrêmement naturel, à la fois sauvage et soigné qui lui donne son charme et son authenticité. Nous essayons de respecter la nature comme elle est et de l’intégrer dans notre habitat.
En outre, depuis notre création, nous prêtons une attention particulière à la question de l’éducation et de la sensibilisation de notre personnel sur la nécessité de respecter l’environnement. Nous aidons nos employés à maîtriser des habitudes de travail en accord avec la nature. Chez nous, que ce soit le président, le directeur général, les agents de sécurité ou encore le personnel affecté aux services de chambre, tout le monde doit savoir ramasser les ordures. Moi-même, je me plie à des besognes subalternes de nettoyage journalier du site pour essayer de préserver l’endroit toujours aussi propre que possible. Mais ce n’est pas évident, car à peine vous mettez de l’ordre qu’aussitôt les gens salissent derrière.
Les défenseurs de l’environnement prônent le tri des déchets ménagers et l’utilisation des matières premières de la nature. Qu’en est-il d’An Hoa Residence ?
Dans ses activités quotidiennes, An Hoa Residence poursuit également un processus de tri sélectif : nous séparons les ordures recyclables des non-recyclables. Je vous cite un exemple. Dans le service de restauration, je demande toujours à mes employés de préparer trois ou quatre poubelles différentes pour mettre séparément les ordures plastiques recyclables et celles végétales transformables. Pour les pelures de légumes - carottes, pommes de terre, etc. - et les aliments qui restent après les repas, on en fait du compost ou les donnons aux paysans du coin qui nourrissent leurs animaux avec.
J’explique aux employés que ramasser et trier les déchets n’est pas un acte dont il faut avoir honte. Au contraire ! C’est un devoir civique d’intérêt public pour préserver l’environnement et l’avenir des générations futures.
Je voudrais vous faire remarquer notre manière d’utiliser les matières premières de la nature. Comme vous le savez, on s’inquiète de la tendance de bétonisation des constructions. Mais An Hoa Residence a évité autant que faire se peut ce problème. Nous sommes contre les constructions gigantesques et nous penchons sur une architecture en harmonie avec la nature tout en gardant l’identité de la culture vietnamienne. Je préfère utiliser les matériaux de la nature avec notamment l’artisanat. Quelques exemples : pour les vieilles chaises en bois, je peux les reconditionner, les repeindre ou encore les retransformer pour en faire des produits neufs. Pour moi, ce n’est pas parce qu’un produit est cher qu’il est forcément beau. La valeur vient de la création et de l’artisanat fait main.
En qualité de fournisseur de services touristiques et hôteliers haut de gamme, quels sont les engagements et les propositions d’An Hoa Residence dans les activités de protection de l’environnement ?
Notre entreprise applique la devise : Xanh, sach, dep (Verdure, propreté et beauté en vietnamien). Avant-gardiste dans ce domaine, je pense oser parler et oser faire.
An Hoa Residence fait figure d’exemple. Je pense que nous devons être très sévères avec nous-mêmes. Nous devons agir davantage pour changer les habitudes de la population car actuellement, j’observe que les habitants conservent toujours cette très mauvaise manie de jeter les ordures dans la mer. Une proposition, très simple à appliquer qui plus est : pourquoi ne pense-t-on pas à installer tous les 100 mètres sur la plage des poubelles, et tous les 200 mètres des toilettes publiques ? An Hoa Residence est doté d’un système de traitement des eaux. Ainsi traitées, elles servent à l’arrosage des plantes plutôt que d’être rejetées directement dans la mer sans traitement préalable. Cette dernière n’est pas un égout à ciel ouvert.
Une Viêt kiêu courageuse et son projet au Vietnam
*An Hoa Residence offre un concept unique au Vietnam. Le projet un peu fou de sa propriétaire, Mme Dussol Perran. Les immenses villas, dont les plus grandes font 900 m², ont chacune une couleur pour thème et une décoration très personnalisée. Tout est réuni pour donner aux convives le sentiment d’être chez soi, l’impression de posséder une résidence secondaire en bord de mer. Piscine privée, terrasse sur le toit, cuisine, salon, table de billard, jacuzzi... Le luxe devient accessible au plus grand nombre. Le gouvernement a attribué à l’établissement le certificat de «Résidence de Luxe» en 2011.
*Mme Anoa a un parcours hors du commun. Avant-gardiste, esprit innovateur, d’origine vietnamienne, de nationalité française, elle a fait fortune en France et a décidé de revenir au Vietnam en 1992 en pilotant son propre hélicoptère et en traversant 22 pays, avec 41 étapes en 3 semaines (décollage le premier juin 1993 à l’héliport de la Porte de Versailles-Paris, arrivée le 21 juin 1993 à l’aéroport international de Nôi Bài-Hanoi).
Entrepreneuse dans l’âme, elle a monté An Hoa Residence qui est rentrée en 2011 dans le classement officiel des «résidences-villas de luxe», établi par l’Administration nationale du tourisme, avec son style alliant le «chic» français aux traditions vietnamiennes.
Bùi Thi Phuong/CVN