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Des poids-lourds débarquent à Douvres, en Angleterre, peu après la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen, dans la nuit du Nouvel An 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Grand artisan du Brexit, le Premier ministre Boris Johnson a promis dans le Daily Telegraph "une année de changement et d'espoir", quatre ans et demi après le référendum qui a déchiré le Royaume-Uni, vantant l'accord de libre-échange qu'il a conclu juste avant Noël avec Bruxelles.
Officiel depuis fin janvier 2020 mais prenant corps jeudi soir avec l'abandon des règles européennes à l'issue des onze mois de la période de transition, le Brexit offrira des "opportunités pour transformer" le pays, selon lui.
Dans les transports, quelques jours au moins seront nécessaires pour faire un premier état des lieux des conséquences de la sortie du marché unique et de l'union douanière, car entre jour férié et pandémie, ce vendredi 1er janvier 2021, le calme règnait.
"Ce n'est pas plus compliqué qu'avant le Brexit", constate à la gare londonienne de Saint-Pancras Clémence, entourée de ses enfants, à sa descente dans l'après-midi du premier Eurostar du jour en provenance de Paris.
Même fluidité constatée par Mathilde Allemand, puéricultrice de 35 ans installée depuis sept ans à Londres. Mais "ce qui a changé, c'est de savoir ce qu'on doit faire". "Avant le départ, j'ai mis une heure à tout vérifier" entre Brexit et pandémie de COVID-19, dit-elle, après avoir pris soin de pouvoir présenter l'indispensable test négatif à son retour à Londres pour échapper à dix jours de quarantaine.
Tout est "normal"
Vendredi 1er janvier, le trafic autour du port anglais de Douvres s'est fait sans vagues, sans les encombrements tant redoutés avec l'entrée en vigueur de nouvelles formalités des deux côtés de la Manche.
Près de 200 camions ont aussi emprunté le tunnel sous la Manche dans la nuit, "sans aucun problème" malgré le rétablissement de formalités douanières, selon son exploitant Getlink.
Le routier roumain Alexandru Mareci, 29 ans, a fait le chemin inverse, arrivant à Douvres à l'aube avec son camion chargé de 23 tonnes de tomates marocaines. "Tout était normal", explique-t-il. "Bien sûr, combien de personnes connaissez-vous qui travaillent pour le Nouvel An ? Nous ignorons comment (le Brexit) se passera à l'avenir", relève-t-il, ignorant toutefois les nouvelles formalités introduites par les autorités britanniques pour le transit dans le Sud de l'Angleterre.
Si l'accord commercial conclu in extremis avec Bruxelles ne prévoit ni quotas ni droits de douane et évite un "no deal" dévastateur, le bouleversement est réel. La libre circulation des biens et des personnes pour passer sans entrave la frontière a cessé - sauf entre l'Espagne et l'enclave britannique de Gibraltar, ainsi qu'entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.