Le robot Charlie, nouvel ami des enfants diabétiques

À sept ans, Ruben est déjà capable de mesurer son taux de glucose sanguin et de compter les glucides d’un verre de lait, tout cela grâce à son nouvel ami, le robot Charlie.

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Le garçon néerlandais Ruben, âgé de 7 ans, joue avec le robot Charlie.
Photo : AFP/VNA/CVN

«Que dois-tu faire si tu te sens en hypo ?», l’interroge de sa voix aiguë et mécanique le petit robot rouge et blanc, lors d’une séance de jeu au sujet de l’hypoglycémie, état où le taux de sucre dans le sang est trop faible.

Avec ce robot qui parle et danse, le garçon malicieux à la tignasse blonde, diagnostiqué diabétique il y a un an, apprend à calculer des données qui peuvent lui sauver la vie.

Fruit d’une collaboration unique entre des professionnels de la santé, des ingénieurs en robotique et des universitaires, entre les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, Charlie pourrait bientôt devenir le coach de nombreux enfants atteints du diabète de type 1.

Les Pays-Bas comptent environ 6.000 jeunes diabétiques et chaque année, au moins un enfant décède à cause de la maladie. «Un enfant malade et sa famille pensent au diabète toutes les dix ou quinze minutes», explique Gert Jan van der Burg, pédiatre à l’hôpital Gelderse Vallei à Ede, au Centre des Pays-Bas.

Car un goûter d’anniversaire, une virée au fast-food, une activité sportive, ou une simple partie de jeu vidéo peuvent rapidement faire s’envoler ou dégringoler le niveau de sucre dans le sang.

Chez une personne souffrant du diabète de type 1, le pancréas ne parvient pas à produire l’insuline, essentielle à l’utilisation du glucose sanguin par l’organisme comme source d’énergie. Et la seule manière de contrôler la maladie est de prendre régulièrement de l’insuline, sous forme d’injections ou à l’aide d’une pompe.

Les parents, mais aussi les enfants eux-mêmes, doivent donc décider, mesurer, calculer les injections d’insuline, le taux de sucre dans le sang ou encore la prise de glucides. Une erreur de dosage peut provoquer transpirations, vertiges et troubles du comportement, voire un coma.

Jusqu’à présent, quarante enfants ont rencontré leur nouvel ami Charlie dans le cadre de la phase de test aux Pays-Bas, première étape d’un projet de quatre ans financé par l’Union européenne et lancé en mars 2015. Des tests sont également menés en Italie.

Un ami à l’écoute des enfants

Deux chercheurs néerlandais, Olivier Blanson Henkemans (gauche) et Mark Neerincx, sont assis avec leur création, le robot Charlie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Conçu pour des enfants âgés de 7 à 14 ans, le robot aux yeux en forme de billes et aux haut-parleurs en guise d’oreilles leur demande de répondre «vrai ou faux» aux questions posées par l’intermédiaire d’une tablette.

Les créateurs de Charlie veulent ainsi «développer une nouvelle sorte de personnage qui aide les enfants à faire face à la maladie, leur apprend ce qu’est le diabète ainsi que les effets du sport et de la nourriture», explique Mark Neerincx, chercheur scientifique à l’Université technique de Delft.

Intitulé «Assistant personnel pour un mode de vie sain», ce projet de 4 millions d’euros est développé par l’Organisation néerlandaise pour la recherche en sciences appliquées (TNO) et ses équivalents italien et allemand FCSR et DFKI, ainsi que l’Université de Delft et l’Imperial College de Londres.

Face à ce «lourd fardeau» qu’est la maladie, les enfants conscients d’être différents peuvent exprimer leurs sentiments et raconter leurs expériences au robot à la bouille sympathique, qui construit un profil pour chacun de ses petits patients et apprend ainsi à les connaître. «Charlie est gentil, il me pose des questions sur moi», sourit Sofiye Boyuksimsek, 10 ans, diagnostiquée voici deux ans.

Toujours en phase de test, l’ami des enfants doit encore apprendre à mieux évaluer leurs besoins et ceux de leurs parents et transformer ses interactions en véritables conversations.

«Ce n’est pas seulement que les enfants veulent apprendre davantage sur le diabète, mais plutôt qu’à leurs yeux, une petite discussion avec le robot a quelque chose de très précieux», souligne Olivier Blanson Henekemans, chercheur auprès du TNO.


AFP/VNA/CVN

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