Pour le directeur du Département Europe du ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce (MIC), Dang Hoàng Hai, cet événement représente "une percée" en matière de promotion du commerce vietnamien en France et en Europe. Interview par l'Agence Vietnamienne d'Information (AVI) à Paris.
Qu'est-ce qui a motivé l'initiative du MIC d'organiser une promotion du commerce directement entre producteurs vietnamiens et le groupe de distribution Casino ?
Nous espérons faire une percée en matière de promotion du commerce. L'organisation de cette Semaine des produits vietnamiens à Paris est la manifestation concrète d'un nouveau facteur dans la commercialisation de nos produits : ils sont désormais intégrés et référencés à part entière dans le réseau de distribution Casino, un géant qui possède 11.000 hypermarchés et supermarchés dans le monde. Une nouveauté qui va permettre à nos producteurs et autres entreprises d'être en contact et de travailler directement avec les responsables des achats et donc des importations de Casino, en s'affranchissant de tout intermédiaire.
Cela n'était pas possible auparavant, d'abord parce que la promotion du commerce prend généralement la forme d'activités au sein de foires et expositions internationales ou non, et ensuite en raison d'un manque de connaissance de nos produits par les centrales d'achat, ceux-ci leur étant généralement présentés par des intermédiaires... Cette Semaine des produits vietnamiens remédie à ces deux derniers points...
Y a-t-il d'autres enjeux pour cet évènement commercial ?
Oui, une synergie entre producteurs et distributeurs. S'affranchir des intermédiaires n'est pas seulement une question d'accès de nos produits par nos clients ou de réduction des coûts. En travaillant directement avec nos partenaires, ceux-ci auront plus de choix des produits, de leur origine, des gammes de qualité, mais aussi des modalités de transport, tout en ayant une maîtrise complète de la chaîne d'approvisionnement. Et pour nos entreprises, producteurs comme exportateurs, ils seront en mesure d'acquérir une meilleure connaissance du marché, des goûts des consommateurs en France et en Europe, ou encore de réduire et maîtriser les coûts de l'export... Mais surtout, nos marques vont désormais pouvoir se faire connaître sur ces marchés, au lieu de celles des intermédiaires.
La situation économique en Europe avec la crise de la dette et son éventuelle incidence sur la consommation entraîne-t-elle de difficultés aux exportateurs vietnamiens ?
Jusqu'à maintenant, non, pas en ce qui concerne nos produits majeurs dans l'agroalimentaire. Je dirais même que la tendance est à l'inverse puisque nos produits-phares connaissent actuellement une croissance de 20%, soit le double de celle prévue pour cette année. Par ailleurs, nos exportateurs et fournisseurs bénéficient d'une bonne appréciation de la part de l'Union européenne qui, d'ailleurs, cherche à accélérer les négociations d'un accord de libre-échange avec le Vietnam. À terme, les choses pourraient évoluer car la persistance de la crise aura des conséquences directes sur la consommation en Europe, comme dans le monde... Cela entraînera une plus forte concurrence au niveau des prix, et qui se généralisera à la majeure partie des catégories de produits. Toutefois, les exportations principales du Vietnam - produits agroalimentaires, fruits de mer, prêts-à-porter, chaussures - conserveront leur compétitivité compte tenu de leurs prix raisonnable. Nous sommes donc devant une nouvelle opportunité bien réelle.
Après cette Semaine des produits vietnamiens à Paris, d'autres seront-elles organisées en Europe et dans le monde ?
Oui, nous sommes heureux de faire de même avec le grand distributeur allemand Metro à Francfort en mars ou avril. Avec les résultats obtenus lors de cette Semaine l'expérience acquise, d'autres promotions du commerce similaires seront organisées aux États-Unis avec le soutien et la participation de nombreux Vietnamiens résidant dans ce pays. J'espère que d'autres seront organisées dans plusieurs autres pays d'Amérique et aussi d'Asie, notamment en Chine et en République de Corée.
Lê Hà/CVN