Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée, le 16 avril à Paris. |
Cette journée est consacrée à l'Union européenne puisque le président se rendra en fin d'après-midi à Epinal (Est de la France) pour lancer les "consultations citoyennes européennes" avec un premier débat qui devrait rassembler 200 à 300 personnes. Lancée un an avant les élections européennes de 2019, cette offensive se poursuivra jeudi 19 avril par une visite à Berlin où le président français s'entretiendra avec la chancelière Angela Merkel de l'avenir de la zone euro. Le parti conservateur de Mme Merkel a toutefois critiqué lundi 16 avril les projets de réforme de M. Macron dans ce domaine, notamment l'idée de création d'un budget propre à la zone euro pour aider les investissements.
M. Macron est attendu à 10h00 (08h00 GMT) dans l'hémicycle du Parlement européen, où les députés sont rassemblés pour leur session mensuelle. En s'adressant à eux, "il exprimera l'urgence qu'il y a à agir dans un contexte difficile au sein de l'Union européenne mais aussi à l'extérieur", explique l'Élysée. Ces difficultés sont notamment liées aux récentes élections en Italie et en Hongrie, qui ont vu la victoire de partis eurosceptiques. À l'extérieur, les Européens doivent composer avec la guerre en Syrie, des États-Unis imprévisibles depuis l'arrivée de Donald Trump et à un président russe, Vladimir Poutine, peu accommodant avec l'UE.
"Une Europe qui protège"
Le président Macron a jugé dimanche 15 avril, lors de son entretien télévisé, que le continent européen assistait à "une montée de l'illibéralisme, c'est-à-dire des extrêmes, des populismes, de gens qui remettent en cause l'État de droit". Face à cela, il est nécessaire de promouvoir une "Europe souveraine" qui protège "des grands risques, des grandes transformations, du risque numérique comme fiscal", selon lui.
L'Allemand Manfred Weber, le patron des députés du Parti populaire européen (PPE). |
"Nous avancerons avec les pays qui voudront bien avancer" et il faudra que "ceux qui ne suivront pas (...) acceptent d'être aux marges de cette Europe", a-t-il averti. Emmanuel Macron devrait ainsi rappeler les grandes lignes de son discours pour "refonder l'Europe" qu'il avait prononcé en septembre à l'université de la Sorbonne.
Ses 80 initiatives portaient sur tous les sujets, d'un renforcement de la zone euro à la généralisation du programme Erasmus, en passant par l'Europe de la défense et la taxation des géants du numérique.
À Strasbourg, de nombreux députés ont apprécié l'élan pro-européen impulsé par le jeune président depuis son élection il y a un an, mais ils l'appellent désormais à passer de la parole aux actes. Manfred Weber, le patron des députés du Parti populaire européen (PPE), la principale force politique au Parlement, salue ainsi le fait qu'il ait "beaucoup de projets pour l'Europe". Mais "tout ce qu'il propose n'est pas bien accueilli" par l'incontournable PPE qui rassemble des partis de droite, rappelle-t-il.