Mexique
Le président entraîne une marée humaine dans la rue en soutien à sa politique

C'est une première depuis des décennies : le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a entraîné dimanche 27 novembre dans les rues de Mexico une marée humaine en soutien à sa politique, son porte-parole revendiquant plus d'un million de personnes, avec en ligne de mire les élections de 2024.

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Vue aérienne de la place Zocalo dans le centre de Mexico pendant le discours du président Andres Manuel Lopez Obrador le 27 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"AMLO", président de gauche nationaliste populaire à près de 60% d'après des enquêtes d'opinion, a mis plus de cinq heures pour parcourir quatre kilomètres jusqu'à la place emblématique du Zocalo, entouré par une immense foule de partisans, a constaté. Joint par l'AFP, le porte-parole de la présidence, Jesus Ramirez a revendiqué "1,2 million" de manifestants sur "neuf kilomètres" au total. Aucune estimation indépendante n'était disponible.

C'est la première fois qu'un président mexicain en exercice prend la tête d'une manifestation depuis Lazaro Cardenas (1934-1940), d'après le site du journal espagnol El Pais qui cite des historiens, des politologues et des universitaires. "Je l'aime !", a crié Sonia Campuzano, une étudiante en sociologie de 24 ans au bord des larmes. "Je suis très émue. C'est mon leader".

À l'issue de la marche, le président a présenté le compte-rendu de ses quatre ans au pouvoir devant des dizaines de milliers de personnes sur Zocalo lui criant "Vous n'êtes pas seul !". "Non à la réélection!", leur a-t-il lancée d'entrée, comme pour dissiper chez eux tout espoir qu'il s'accroche au pouvoir. La Constitution ne prévoit qu'un mandat présidentiel unique de six ans.

"Priorité aux pauvres", "hausse du salaire minimum", austérité budgétaire, sans créer de "dettes nouvelles" : le président a détaillé pendant une heure sa politique qu'il présente comme une rupture avec plus de 30 ans de "néo-libéralisme". Entre autres sujets, il a demandé aux États-Unis d'arrêter toute politique hostile envers les Mexicains qui travaillent légalement de l'autre côté de la frontière.

Tout au long de la journée, AMLO, 69 ans, a été suivi par des manifestants souvent amenés par car depuis des États de l'intérieur du pays (Veracruz, Guerrero...) Preuve de la capacité de mobilisation du parti au pouvoir, le Mouvement pour la régénération nationale (Morena), à la tête de plus de la moitié des 32 États avec ses alliés.

"Il a fait ce qu'aucun président n'a fait pour les pauvres, même s'il doit améliorer quelques points, comme l'insécurité", a estimé pendant la marche, Ramon Suarez, un électricien. "J'aime la manière de gouverner d'AMLO", s'est enthousiasmée Alma Perez, une éducatrice de 35 ans, venue de l'État de Guerrero (Sud).

"Je n'écoute pas les critiques qui lui sont faites. Par exemple, la violence n'a pas commencé avec lui", a-t-elle ajouté, en référence aux dizaines de milliers d'homicides que le Mexique continue d'enregistrer chaque année (33.308 en 2021). Il y a deux semaines, plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient défilé à Mexico contre un projet de réforme électorale.

AFP/VNA/CVN


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