>>Le FMI récuse toute "panique" économique liée aux pays émergents
Une chute libre s'annonce pour le peso argentin vendredi 11 mai. |
Plus de trois heures après l'ouverture des marchés, le dollar s'échangeait à 24,24 pesos, soit 4,21% de plus qu'à la clôture jeudi 10 mai. Le président de centre droit Mauricio Macri a reçu vendredi 11 mai le ministre de l'Économie, Nicolas Dujovne, tout juste rentré de Washington où il a démarré les conversations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour une aide dont le montant n'est pas encore connu.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a assuré jeudi 10 mai qu'elle soutenait les réformes économiques en Argentine et qu'elle espérait arriver rapidement à un accord sur un programme de soutien du FMI, après avoir rencontré M. Dujovne à Washington.
"Le ministre et moi-même nous sommes mis d'accord sur le fait que notre objectif commun était de conclure rapidement ces discussions", a-t-elle déclaré, confirmant que les autorités argentines avaient fait une requête pour "un accord de confirmation" (ou Stand-By agreement).
Une crise financière il y a 17 ans
Le président argentin a convoqué son gouvernement à une réunion vendredi après-midi 11 mai, selon des sources gouvernementales, mais aucune annonce officielle n'a été faite à ce sujet. Mauricio Macri avait annoncé mardi 8 mai qu'il sollicitait l'aide financière du FMI pour contrecarrer les turbulences sur les marchés qui ont fait chuter le peso de plus de 7% en un jour, faisant redouter une nouvelle crise.
Il y a 17 ans, en 2001, l'Argentine avait été secouée par la pire crise financière de son histoire, qui avait fait chuter successivement quatre présidents en dix jours et mené le pays au défaut de paiement, véritable traumatisme national. En 2006, le pays avait remboursé sa dette auprès du FMI, pour 9,6 milliards de dollars. Mais il avait ensuite suspendu pendant dix ans les missions du FMI en Argentine.
Fin 2015, à l'arrivée au pouvoir du président Macri, favorable aux marchés, l'Argentine était revenue au change flottant, après des années de contrôle strict sous le gouvernement de Cristina Kirchner (centre gauche), qui surévaluait artificiellement le peso face au dollar.
Repartie en 2017 sur le chemin de la croissance, l'Argentine espérait cette année contenir son inflation à 15%, mais la dévaluation risque de doper la hausse des prix alors que le peso a fondu de 10% face au dollar sur un mois.