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Le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien affecte de grandes entreprises dont Boeing, Airbus. |
Les deux constructeurs aéronautique Boeing et Airbus font partie de la poignée de sociétés ayant reçu soit des licences spéciales soit le feu vert du Trésor américain pour commercer avec l'Iran après la levée d'une partie des sanctions internationales ayant suivi l'accord de 2015.
Washington continuait toutefois d'imposer un embargo interdisant aux Américains et à toute entité utilisant le système financier américain d'effectuer tout investissement lié à l'Iran, ce qui avait refroidi les banques et incité d'autres entreprises à la prudence.
Le retrait annoncé mardi 8 mai donne une période de 90 à 180 jours aux entreprises pour résilier les anciens contrats noués en Iran, tandis qu'il est interdit d'en conclure de nouveaux.
Les entreprises allemandes devraient cesser leurs activités en Iran "immédiatement", a demandé mardi 8 mai l'ambassadeur américain en Allemagne.
Voici la liste des grandes entreprises qui sont les principales perdantes du retrait américain:
Boeing et Airbus
Les plus gros contrats signés par les entreprises étrangères suivant l'accord sur le nucléaire étaient dans l'industrie aéronautique, Téhéran souhaitant moderniser sa flotte vieillissante.
Boeing et Iran Air, la compagnie nationale, avaient ainsi signé en décembre 2016 leur plus gros contrat depuis près de 40 ans, portant sur l'achat de 80 appareils d'une valeur de 16,6 milliards de dollars. Mais la livraison des premiers appareils, qui était prévue pour fin 2018, avait été reportée.
L'avionneur américain avait également finalisé un contrat d'une valeur de 3 milliards de dollars portant sur la vente de 30 appareils 737 MAX à la compagnie aérienne iranienne Aseman. La livraison était prévue entre 2022 et 2024.
Boeing avait alors indiqué que ces contrats allaient permettre de soutenir des "dizaines de milliers" d'emplois aux États-Unis.
Mardi 8 mai, le groupe américain a indiqué qu'il se conformera à la décision de la Maison Blanche de rétablir les sanctions.
De son côté, Airbus a enregistré des commandes de compagnies aériennes iraniennes (Iran Air Tour, Zagros Airlines) pour 100 avions au total, dont des A320neo, valorisés à près de 10 milliards de dollars.
L'avionneur européen a des usines aux États-Unis, et un nombre important de pièces installées dans ses appareils sont fabriquées sur le sol américain, ce qui soumet automatiquement Airbus aux sanctions américaines.
Dans l'ensemble, c'est un coup pour l'industrie aéronautique parce que l'Iran aura besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie, estime l'Organisation iranienne de l'aviation civile.
General Electric, Total
Volkswagen a annoncé en 2017 qu'il allait recommencer à vendre des voitures en Iran, une première depuis 17 ans. |
Des filiales de General Electric installées hors des États-Unis ont reçu, depuis 2017, des contrats totalisant des dizaines de millions de dollars pour vendre des équipements et machines industrielles nécessaires dans l'exploitation des gisements gaziers et le développement des produits pétrochimiques, selon le dernier rapport du conglomérat industriel américain publié le 1er mai.
La major pétrolière française Total, associée au groupe chinois CNPC, a signé un accord portant sur un investissement de 5 milliards de dollars pour exploiter le gisement South Pars.
Total avait prévenu que le maintien de cet accord dépendait de la position de Washington sur le nucléaire iranien.
Volkswagen, Renault, PSA
Volkswagen a annoncé en 2017 qu'il allait recommencer à vendre des voitures en Iran, une première depuis 17 ans.
Déjà englué dans l'affaire des moteurs diesel truqués, le groupe allemand devrait choisir entre l'Iran et les États-Unis, deuxième marché automobile mondial.
Le français Renault, qui a vendu plus de 160.000 voitures en Iran l'an dernier pourrait aussi être touché en raison de la présence aux États-Unis de Nissan.
Son compatriote PSA a évoqué l'an dernier un accord de distribution pour la marque DS en Iran et des discussions pour d'autres partenariats. Il y est particulièrement bien implanté et jouit d'une part de marché de 30%.
Absent des États-Unis depuis 1991, PSA a indiqué en janvier songer à lancer un service d'autopartage dans une ou deux villes américaines. Renoncera-t-il à ce projet ou quittera-t-il l'Iran?
Compagnies aériennes et groupes hôteliers
British Airways et Lufthansa, qui avaient repris des vols directs vers Téhéran, vont devoir mettre fin à ces lignes si elles veulent continuer à opérer librement des vols transatlantiques.
Il en va de même pour l'hôtelier français Accor, qui a ouvert un hôtel en Iran en 2015, de la chaîne espagnole Melia Hotels International et du groupe émirati Rotana Hotels, qui ont fait part de leurs projets de s'implanter en Iran.