Le périple transvietnamien de deux grapheurs nomades

Fin 2013, les «graffiti-artists» vietnamien Phan Minh Tuân et français Sébastien Szczyrk ont traversé le Vietnam, du Nord au Sud. Leur objectif : dessiner des fresques murales dans les villes traversées.

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Dans le cadre de l’Année France-Vietnam 2013, Phan Minh Tuân, alias Liar Ben, et Sébastien Szczyrk, alias Sautel Cago, ont décidé de collaborer ensemble pour réaliser une série de grandes fresques murales dans plusieurs villes du Vietnam.
En novembre et décembre 2013, utilisant des moyens de transports différents - train, bus et motos - nos deux «graffiti-artists» - ou grapheurs - ont avalé 2.000 km, faisant escale dans des villes connues : Sa Pa (province de Lào Cai, Nord-Ouest), Hai Phong, Hanoi (Nord), Huê, Dà Lat (Centre), Hô Chi Minh-Ville, Dông Thap (Sud) et Cà Mau (à l’extrême Sud).

Une œuvre créée par le duo Phan Minh Tuân et Sébastien Szczyrk dans la ville portuaire de Hai Phong.


À chaque arrêt, les deux artistes ont cherché à immortaliser, au moyen de leurs bombes aérosols, des instants de la vie des habitants locaux. Pas des graffitis faits à la va-vite mais de belles fresques murales qui ont embelli les rues et surtout permis de nombreuses rencontres avec les habitants, des artistes locaux et des enfants notamment, qui ont contribué au succès de leur aventure.
Les liens entre la vie et l’art
Le graffiti est né dans le sillage de la culture hip-hop en Europe. Au Vietnam, ce «street art» n’est guère connu, selon Phan Minh Tuân, 23 ans, et n’a pas forcément bonne réputation. «J’ai voulu le faire connaître aux habitants, aux citadins en premier lieu. Car, la peinture murale fait vraiment le lien entre la vie et l’art», explique-t-il. Avec son ami français Sébastien Szczyrk, Minh Tuân a mis en route un projet audacieux : réaliser des peintures murales au Vietnam, dans le cadre d’une traversée Nord-Sud du pays. Pour cela, ils ont dû demander la permission des autorités locales et bien sûr des propriétaires des maisons choisies. «Pas mal de personnes ont refusé. Mais, plus le travail était difficile, plus nous désirions représenter nos oeuvres. J’espère qu’un jour, tout le monde comprendra cet art, confie Minh Tuân. Une fois achevée, la fresque n’appartient plus à son auteur, mais à toute la communauté».
Certains considèrent le graffiti comme une forme d’art tandis que d’autres le perçoivent comme indésirable. Minh Tuân est parmi la trentaine de grapheurs recensés au Vietnam. «Par nos fresques inspirées de la vie réelle, nous voulons contribuer à embellir la ville mais aussi à rapprocher l’art et la vie», dit-il.

Nghia Dàn/CVN

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