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Le Pdg de la division jeux vidéo de Sony, Jim Ryan au CES de Las Vegas, le 4 janvier au Nevada. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le président et directeur général de Sony Interactive Entertainment (SIE) Jim Ryan a pris la décision de prendre sa retraite en mars 2024 après près de 30 ans auprès de l'activité PlayStation", a annoncé Sony dans un communiqué publié jeudi 28 septembre.
"J'ai savouré l'opportunité d'avoir un travail que j'aime dans une entreprise très spéciale, de travailler avec des gens formidables et des partenaires incroyables. Mais j'ai eu de plus en plus de mal à concilier ma vie en Europe et mon travail en Amérique du Nord", a déclaré M. Ryan, cité dans le communiqué.
Le Britannique de 63 ans avait rejoint en 1994 la branche européenne de SIE, avant d'occuper divers postes au sein de cette division, jouant notamment un rôle dans les lancements des consoles PlayStation depuis la PS2.
Il était Pdg de SIE depuis 2019 et a supervisé à ce titre le démarrage l'année suivante de la PS5, dont la production a d'abord souffert de la pénurie de semi-conducteurs en pleine pandémie. Ses ventes ont ensuite décollé, totalisant 40 millions d'unités à fin juillet.
L'annonce du départ de M. Ryan "est assez surprenante", a réagi l'analyste Serkan Toto de la firme tokyoïte Kantan Games. "Je ne pense pas que quiconque s'attendait à ce qu'il parte si vite" car "sa carrière de PDG est assez courte", a-t-il estimé, interrogé par l'AFP.
Choix crucial d'un successeur
Pour préparer la transition, le directeur opérationnel et financier de Sony, Hiroki Totoki, prendra les commandes de SIE dès le mois prochain en tant que président, puis endossera en avril 2024 le rôle de Pdg par intérim de la division, a précisé Sony.
La PlayStation 5 au siège de Sony à Tokyo, le 9 mai 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour Serkan Toto, le choix du successeur de M. Ryan sera crucial car même si "la PS5 se porte très bien en ce moment, toute l'industrie du jeu bouge très, très vite".
Sony a annoncé l'an dernier son intention d'accélérer les sorties de jeux sur smartphone et PC, et d'accroître sa présence dans les jeux en ligne dits "live services", qui cherchent à stimuler à long terme l'intérêt des joueurs en s'enrichissant régulièrement de contenus supplémentaires monétisés.
En concurrence avec l'américain Microsoft sur le marché du jeu vidéo, Sony Interactive a embrassé ces dernières années sous le commandement de Jim Ryan une intense stratégie de rachats de studios, absorbant notamment en 2022 l'américain Bungie (créateur de Halo et Destiny) pour 3,6 milliards d'USD.
Sony a aussi renforcé sa participation dans Epic Games (Fortnite) et pris une part du capital du japonais FromSoftware (Elden Ring, Dark Souls).
Jim Ryan était également en première ligne du combat de Sony pour empêcher le rachat par Microsoft d'Activision Blizzard, l'éditeur de Call of Duty, Diablo et Candy Crush, pour un gigantesque montant de 69 milliards d'USD.
Cette acquisition, dans le collimateur de diverses autorités de la concurrence depuis son annonce début 2022, est désormais sur le point d'aboutir après un feu vert préliminaire de l'autorité britannique.
"Il y a actuellement du changement au sein de l'industrie du jeu, en particulier pour Sony" avec le succès de ce rachat par Microsoft, a commenté M. Toto, ajoutant : "Je pense qu'il aurait été préférable pour PlayStation que Ryan reste aux commandes un à trois ans supplémentaires".
AFP/VNA/CVN