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Michael O'Leary, le 3 mars à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous attendons de la part des gouvernements qu'ils communiquent avec raison et ne prennent pas de décisions dans la panique, comme l'annulation de matchs de football ou de grands événements", a commenté le patron du premier transporteur aérien en Europe, avec 154 millions de passagers en 2019.
"Si les gouvernements communiquent calmement et avec raison, ce sera leur plus grande contribution", a-t-il estimé dans un entretien en marge de la réunion annuelle à Bruxelles d'Airlines for Europe (A4E), qui regroupe 16 transporteurs aériens européens dont Air France-KLM, IAG, Lufthansa, Ryanair ou easyJet.
"Nous n'avons pas besoin des gouvernements pour survivre, nous avons juste besoin des gouvernements pour prendre des décisions calmes et raisonnées", a-t-il insisté, mettant en cause dans la propagation des peurs les "réseaux sociaux" dont "le problème est que les voix les plus idiotes arrivent au premier plan".
"Il y aura des appels, lancés par des compagnies en faillite à la recherche d'aides gouvernementales. Il ne devrait pas y avoir de facilités (accordées, NDLR) car ces compagnies n'ont pas pu gagner d'argent avant le COVID-19 et n'en gagneront pas après non plus", a poursuivi le patron de Ryanair, connu pour ses sorties parfois polémiques.
Son groupe serait-il intéressé pour racheter d'autres compagnies en cas de faillites ? "Ce sont toujours des opportunités pour nous, mais je pense que pour le moment nous nous concentrons sur le bien-être de notre personnel, nos pilotes et nos personnels de cabine, le bien-être de nos passagers", a-t-il répondu.
Pas d'effet "Flygskam"
Lundi, Ryanair a annoncé la réduction de son programme de vols, principalement depuis et à destination de l'Italie, de "jusqu'à 25% pour trois semaines, du 17 mars au 8 avril", en raison de la baisse importante des réservations pour cette période et du nombre important de passagers ne se présentant pas à l'embarquement en raison de la propagation du COVID-19.
Ryanair Holdings Plc regroupe Ryanair DAC, représentant l'essentiel des activités, l'autrichienne Lauda, la maltaise Malta Air et la polonaise Buzz - ces trois dernières compagnies ayant été acquises en 2018 et 2019.
Si les effets de la propagation du COVID-19 se poursuivent "au delà des vacances de Pâques jusqu'en juin, l'impact sera plus important" pour les compagnies aériennes, craint M. O'Leary.
"Nous allons traverser cela exactement comme nous l'avons fait après le 11 septembre (2001) et avec le SRAS", le syndrome respiratoire aigu sévère en 2003, a-t-il estimé, ajoutant que Ryanair est "une des compagnies les plus solides sur le plan financier en Europe".
Quant au mouvement "Flygskam" (honte de prendre l'avion) né en Suède et appelant au boycott de l'avion jugé trop polluant, M. O'Leary estime que "c'est un non sens".
"Il n'y a de honte de prendre l'avion nulle part excepté en Scandinavie, mais c'est une réponse à des taxes très agressives sur les avions en Suède et en Norvège, ce n'est pas la honte de prendre l'avion, c'est juste des gouvernements qui taxent des compagnies", a-t-il considéré. "Nous ne voyons pas de diminution des réservations" liées à ce mouvement, a-t-il assuré.
AFP/VNA/CVN