Le Parlement sud-africain en partie détruit par un incendie, un suspect arrêté

Des dizaines de pompiers ont lutté tout le jour mais dimanche 2 janvier à la nuit tombée, le violent incendie qui a ravagé une partie importante du Parlement sud-africain au Cap et pour lequel un suspect a été arrêté, n'était toujours pas maîtrisé.

>>Afrique du Sud : incendie au Parlement au Cap

Des pompiers en haut d'une grue tentent d'atteindre le toit du parlement, au Cap le 2 janvier
Photo : AFP/VNA/CVN

Toute la journée, d'épais nuages de fumée noire ont enveloppé le bâtiment historique à l'imposante façade victorienne blanche et de briques rouges, connue de tous les Sud-Africains. D'immenses flammes se sont échappées des toits mais aucune victime n'a été signalée.

Les présidents des deux chambres du Parlement et des membres du gouvernement doivent se réunir lundi 3 janvier pour constater l'ampleur du désastre. Mais déjà, l'Assemblée nationale a été entièrement détruite : "Le plafond s'est écroulé. Le feu était si intense dans cette partie du bâtiment que les pompiers ont dû évacuer pour éviter tout danger", a déclaré le porte-parole du Parlement, Moloto Mothapo.

Les députés de retour de vacances en cet été austral ne pourront pas débattre dans leurs habituels fauteuils en cuir sans doute partis en fumée "avant longtemps", a-t-il ajouté. Mais "le Parlement poursuivra son travail", a martelé le président Cyril Ramaphosa qui s'est rendu sur place dans l'après-midi. Lui-même devait y prononcer un discours à la nation en février.

Le feu a démarré vers 05h00 (03h00 GMT) dans l'aile la plus ancienne de l'édifice achevée en 1884, qui abritait auparavant les parlementaires dans ses salles aux murs recouverts de bois précieux. Les parties les plus récentes ont été construites en 1920 et 1980. Dans cette partie historique, le toit est parti en fumée, "il n'en reste rien", selon le responsable des services de secours de la Ville, Jean-Pierre Smith. Et dans ces vieilles salles ornées de tapis et de rideaux, le feu continuait à se propager en fin de journée.

Trésors menacés

C'est là que le Parlement conservait ses trésors, quelque 4.000 œuvres d'art et du patrimoine, certaines remontant au XVIIe siècle. Parmi elles, la tapisserie Keiskamma, du nom d'une rivière du Sud-Est du pays. Longue de 120 m, la précieuse pièce retrace l'histoire de l'Afrique du Sud des premiers peuples autochtones, les San, aux élections démocratiques de 1994. Selon le maire du Cap, Geordin Hill-Lewis, la bibliothèque qui recèle une collection unique de livres n'a pas été touchée.

Le parlement sud-africain en flammes, au Cap le 2 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Encore plus de 70 pompiers étaient sur le pied de guerre en fin de journée. À l'intérieur des bâtiments, une fine pluie de cendres grises tombait des plafonds sur des sols jonchés de débris. Un homme d'une cinquantaine d'années a été arrêté alors qu'il se trouvait dans le Parlement au moment de l'incendie, selon la police. Il doit être présenté à la justice mardi 4 janvier, les enquêteurs explorant la piste criminelle.

Selon les premiers éléments, le feu s'est déclenché dans deux foyers. Et une fermeture de l'arrivée d'eau a empêché le système automatique d'extinction de fonctionner correctement. Un rapport doit être remis au président dans les 24 heures.

Dans le quartier huppé, les rues sont bouclées depuis l'aube. Le cordon de sécurité s'étend jusqu'aux fleurs encore étalées sur le parvis de la cathédrale Saint-Georges voisine, où ont eu lieu la veille les obsèques de Desmond Tutu, dernier héros de la lutte anti-apartheid mort le 26 décembre. Le Cap est depuis 1910 le siège du Parlement composé de l'Assemblée nationale et d'une chambre haute nommée Conseil national des provinces, alors que le gouvernement est installé à Pretoria.

En février 1990, le dernier président sud-africain blanc mort en novembre, FW de Klerk, y avait annoncé la fin du régime raciste d'apartheid. Le bâtiment avait déjà été victime d'un incendie rapidement circonscrit en mars. Et en avril, un feu sur la montagne de la Table surplombant la cité côtière avait détruit des trésors de la bibliothèque de la prestigieuse Cape Town University.


AFP/VNA/CVN

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