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Des personnes attendent pour se faire vacciner contre le COVID-19, le 18 juillet à Perpignan, dans le Sud de la France. |
Le texte est présenté alors que les Français ont, sans attendre la loi, déjà repris massivement le chemin des vaccinodromes. Il sera discuté dans la semaine tandis que la colère des anti-pass sanitaire monte, comme ils l'ont manifesté samedi, et que les mauvais chiffres sanitaires se multiplient.
Le nombre de nouveaux cas quotidiens a bondi, selon les chiffres publiés dimanche 18 juillet par Santé publique France, à un moment où le gouvernement tirait la "sonnette d'alarme" face à cette recrudescence.
L'agence sanitaire a fait état de 12.532 cas détectés en 24 heures, le niveau le plus élevé pour un dimanche depuis mi-mai.
Une semaine après les annonces d'Emmanuel Macron, sur lesquelles le chef de l'État joue une bonne partie de son crédit en vue de l'élection présidentielle de 2022, le projet de loi doit être adopté dans la matinée en Conseil des ministres.
Record d'injections
Les mesures fortes du texte -vaccination obligatoire pour les soignants et extension du pass sanitaire (prouvant la vaccination complète, un test négatif récent ou l'immunisation) pour accéder aux trains ou aux bars et restaurants notamment-- sont soutenues par une grande majorité de la population.
L'objectif, partagé dans d'autres pays européens confrontés à la propagation fulgurante du variant Delta du coronavirus, est de relancer massivement la vaccination et d'éviter qu'une quatrième vague épidémique n'entraîne un retour de mesures de confinement ou de couvre-feu au moment où l'économie repart.
Les Français n'ont pas attendu la loi: un record de 879.597 injections a été atteint vendredi.
Le projet de loi doit être présenté mardi en fin de journée en commission à l'Assemblée nationale, avant l'hémicycle le lendemain.
Ce sera jeudi 22 juillet au tour du Sénat, dominé par la droite, en vue d'une adoption définitive d'ici la fin de la semaine, au bout de la session extraordinaire de juillet.
Députés et sénateurs pourraient assez rapidement tomber d'accord sur ce texte qui fait l'objet sur ses principes d'une assez large approbation, hormis La France insoumise et le Rassemblement national.
Cependant dans le détail des mesures, les élus de gauche, de droite et également de la majorité présidentielle comptent chercher le meilleur équilibre entre protection de la population et restriction des libertés.
Convaincre les dubitatifs
Face à ces mesures, une mobilisation plus forte qu'attendue des antivaccins s'est manifestée ces derniers jours.
Le ministère de l'Intérieur a compté samedi 136 rassemblements ayant réuni 114.000 personnes, dont 18.000 à Paris, pour protester contre l'extension du pass sanitaire et la "dictature" qu'elle représente pour certains.
En tête de cortège figuraient à Paris l'ex-numéro 2 du Front national Florian Philippot et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan -tous les deux candidats à la présidentielle-- mais aussi le chanteur Francis Lalanne ou encore la députée ex-LREM COVIDosceptique Martine Wonner -évincée du groupe parlementaire Libertés et territoires pour avoir appelé les manifestants à "envahir les permanences" des autres députés.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a qualifié ces manifestants anti-vaccins de "frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l'inactivité", dans un entretien dimanche au quotidien Le Parisien. Il leur a opposé "la France laborieuse et volontariste, qui veut mettre le virus derrière elle et travailler".
Mais entre les convaincus et les plus hostiles, "il y a évidemment des Français qui doutent sincèrement, à convaincre", a admis le porte-parole du gouvernement, appelant chacun des 37 millions de vaccinés à l'y aider, "dans son cercle familial, amical ou professionnel".
AFP/VNA/CVN