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Le bateau de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, avec des migrants secourus au large de la Libye arrive à Barcelone, en Espagne, le 4 juillet. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Entré un peu avant 09h00 GMT dans le port de la capitale catalane, l’Open Arms a accosté en Espagne deux semaines et demie après l’arrivée de l’Aquarius et de ses 630 migrants, débarqués à Valence le 17 juin après avoir été durant une semaine au centre des tensions en Europe sur la politique migratoire.
Après une traversée de la Méditerranée de quatre jours, les 60 migrants - 50 hommes adultes, cinq femmes et cinq mineurs dont trois non accompagnés - de 14 nationalités différentes ont été examinés à bord par trois équipes de la Croix-Rouge. Descendus du navire pour être identifiés par les autorités, ils ont ensuite été transférés dans des centres d’hébergement.
"L’état (de santé) de tous était assez bon", a assuré un porte-parole de la Croix-Rouge.
"Ils sont contents car on leur a expliqué que le gouvernement voulait qu’ils viennent ici", a indiqué de son côté Anabel Montes, chef de mission de Proactiva Open Arms.
Après avoir accueilli l’Aquarius mi-juin, le nouveau gouvernement socialiste espagnol de Pedro Sanchez a accepté d’ouvrir le port de Barcelone aux migrants de l’Open Arms, eux aussi refusés par l’Italie et son ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite).
"Nous n’avons pas sauvé 60 personnes, nous en avons laissé mourir" d’autres "et d’autres mourront dans les prochains jours. Depuis que nous sommes partis (de la zone au large de la Libye), il n’y a plus aucun bateau (d’ONG) dans la zone", a déclaré le fondateur de Proactiva Open Arms, Oscar Camps.
Des migrants secourus au large de la Libye à bord du bateau de l'ONG Open Arms, le 2 juillet. |
Près de 180 migrants sont morts ou disparus depuis vendredi 29 juin en Méditerranée, selon un décompte basé sur les chiffres communiqués pas les gardes-côtes libyens. Vendredi 29 juin, les corps de trois bébés ont été repêchés et une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été portées disparues après le naufrage de leur embarcation.
La semaine dernière, le navire de l’ONG allemande Lifeline avait lui accosté à Malte avec à son bord 233 migrants après une odyssée d’une semaine marquée elle aussi par de fortes tensions.
Mardi 3 juin, une autre ONG allemande, Sea-Watch, avait annoncé que son bateau, le Sea-Watch 3, avait été immobilisé dans le port de Malte par les autorités maltaises. Mercredi 4 juin, l’association allemande a annoncé à l’AFP que Malte avait cette fois bloqué au sol son avion de reconnaissance, le Moonbird.
"Il s’agit visiblement d’empêcher les sauvetages en mer", a déclaré à l’AFP le porte-parole de Sea-Watch, Ruben Neugebauer.
Après des semaines de tensions, les dirigeants de l’Union européenne (UE) sont parvenus vendredi 29 juin à un compromis qui propose la création de "plateformes de débarquements" de migrants en dehors de l’UE pour dissuader les traversées de la Méditerranée.