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>>Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C est impossible sans mesures radicales immédiates
Des vaches paissent dans des champs desséchés par la sécheresse en juillet 2021 en Californie. |
Le rapport évaluant les engagements nationaux de 191 pays, publié vendredi 17 septembre, "montre que le monde est sur un chemin catastrophique vers +2,7°C de réchauffement", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
L'Accord de Paris vise à limiter ce réchauffement bien en-deçà de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C.
Mais "l'échec à respecter cet objectif se mesurera à l'aune du nombre de morts et de moyens de subsistance détruits", a insisté Antonio Guterres, en appelant tous les gouvernements à proposer des engagements plus ambitieux.
En vertu de l'Accord de Paris, chaque pays devait réviser à la fin 2020 sa "contribution déterminée au niveau national" (NDC).
Mais au 30 juillet, seuls 113 pays, représentant moins de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre (49%), avaient effectivement déposé leurs engagements révisés.
Avec ces nouvelles promesses, les émissions de ce groupe de 113 pays, dont les États-Unis et l'UE, seraient réduites de 12% en 2030 par rapport à 2010. Une "lueur d'espoir" qui n'éclipse toutefois pas le côté "sombre" de ce tableau, a relevé la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa.
"Dans l'ensemble, les chiffres des émissions de gaz à effet de serre vont dans la mauvaise direction", a-t-elle déploré.
En prenant en compte l'ensemble des NDC - révisées ou non - des 191 pays, les émissions devraient augmenter de 16% en 2030 par rapport à 2010, alors qu'il faudrait les réduire de 40% d'ici à 2030 pour rester sous 1,5°C ou de 25% pour 2°C.
Une augmentation "considérable" qui "pourrait entraîner une hausse de la température d'environ 2,7°C d'ici à la fin du siècle" alors que chaque fraction de degré supplémentaire multiplie les conséquences dramatiques.
En août, le dernier rapport des scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) mettait déjà en garde contre le risque d'atteindre le seuil de 1,5°C autour de 2030, dix ans plus tôt qu'estimé, menaçant l'humanité de désastres sans précédent.