Pour la première fois, le politburo du PCV a promulgué une résolution propre aux hommes d'affaires. Quelles en seront les influences ?
Pour la première fois, le Parti a eu un message politique affirmant le rôle et la responsabilité des hommes d'affaires vietnamiens. La résolution affirme que l'édification du contingent d'hommes d'affaires puissant est la responsabilité du Parti, du système politique et de chaque entreprise. Avec cette résolution, les hommes d'affaires auront davantage de conviction pour contribuer largement au développement économique.
Ces derniers temps, la position des hommes d'affaires s'est élevée, mais il manque encore un consensus sur le rôle des hommes d'affaires. Cette résolution apporte un concours énergique aux hommes d'affaires pour qu'ils se lancent davantage dans les activités commerciales, sociales et dans la vie politique. Je suis persuadé que plusieurs hommes d'affaires deviendront des députés, feront partie des conseils populaires et des organismes du système politique.
Ainsi, les hommes d'affaires vietnamiens n'auront pas seulement qu'une mission de développement économique?
La mission des hommes d'affaires ne s'arrête pas au développement économique, mais elle comporte également une responsabilité dans la vie socio-politique du pays. Leur mission de premier rang est d'augmenter la compétitivité des produits vietnamiens, de participer activement au réseau de production des articles à valeur ajoutée du pays et dans le monde.
Par ailleurs, leurs efforts dans les affaires, dans l'édification d'un label commercial, revêtent des significations profondes pour la croissance nationale, pour la responsabilité sociale des entreprises et pour l'esprit patriotique.
En réalité, en considérant simplement les bénéfices et les pertes, de nombreux entrepreneurs auraient dû fermer boutique. Cependant, ces hommes d'affaires maintiennent toujours leurs activités pour assurer l'emploi et des revenus à leurs travailleurs, contribuant à la stabilité sociale. Avec de tels efforts, les hommes d'affaires méritent une reconnaissance. En estimant les activités des hommes d'affaires, il faut considérer à la fois les facteurs économiques et ceux humains. C'est une nouvelle tendance mondiale, conforme à une croissance durable.
Pour faire appliquer cette résolution dans la vie, il faudra des programmes d'action concrets. Quelles sont les mesures en vue?
Cette résolution propose sept groupes de mesures. Il s'agit entre autres d'unifier la conscience de la société sur le rôle des hommes d'affaires dans l'industrialisation et la modernisation; de perfectionner les mécanismes de l'économie de marché, de créer un environnement de production et de commercialisation équitable entre les entreprises de toutes les composantes économiques; de développer le milieu des hommes d'affaires dans les régions rurales. En particulier, il y aura un programme national pour le développement des entreprises et des hommes d'affaires.
Quelles sont vos estimations sur le contingent d'hommes d'affaires?
Le milieu des hommes d'affaires vietnamiens est important. Chaque année, 80.000 nouvelles entreprises naissent en moyenne. Le pays compte maintenant 600.000 entreprises enregistrées, dont 450.000 participent actuellement à leurs tâches fiscales. Après 19 ans d'entrée en vigueur de la Loi sur les entreprises, plus de 70% des entreprises fonctionnent toujours. C'est un taux élevé par rapport aux autres pays. En général, 25% des entreprises ferment leur porte après un an d'opération.
Sur les neuf premiers mois de 2011, sous la forte pression de l'inflation, 49.000 entreprises ont été dissoutes ou ont arrêté leurs affaires. Selon les prévisions, le nombre des entreprises dissoutes ou en arrêt d'activités va augmenter dans les temps à venir, malgré la stabilisation de la macroéconomie. La raison : les entreprises devront affronter une forte concurrence des entreprises étrangères suite à l'intégration entière du Vietnam à la Zone de libre-échange de l'ASEAN (AFTA) en 2015, et faire face en 2018 à l'ensemble des conséquences d'une intégration totale au sein de l'Organisation mondiale du commerce.
Thê Linh/CVN