>>Marché des obligations d’État : développement impressionnant en dix ans
>>Obligations gouvernementales : mobilisation de 4.000 milliards de dôngs
Après dix ans d’activité, le marché des obligations gouvernementales a connu une croissance impressionnante. Pourriez-vous donner votre aperçu général des résultats obtenus ?
Le 24 septembre 2009, le marché des obligations gouvernementales est officiellement entré au Service de transactions boursières de Hanoï. En dix ans, il a montré un fort développement et affirmé son efficacité dans la mobilisation de capitaux pour le budget de l’État et en tant que canal d’investissement sûr. Il est devenu une partie importante du marché financier du Vietnam.
Ces résultats encourageants ont été atteints grâce à un cadre juridique en constante amélioration et une gestion flexible conforme aux exigences et besoins du marché. Concrètement, en termes de mobilisation de fonds, entre 2009 et 2019, l’émission des titres a permis au gouvernement d’emprunter 1.960.000 milliards de dôngs, soit en moyenne 175.000 milliards de dôngs par an, soit le quintuple par rapport à la période 2000-2008. Environ 71% des émissions étaient d’une échéance de 5 ans ou plus.
En particulier, entre 2015 et 2019, les émissions ont atteint plus de 230.000 milliards de dôngs par an, soit une hausse de 55% par rapport à la moyenne de la période 2009-2014. Le marché obligataire est devenu le principal canal de mobilisation de capitaux à moyen et long termes du gouvernement sur le marché domestique. Jusqu’à fin novembre 2019, les emprunts représentaient 25,1% du PIB, soit une hausse de 2,5% par rapport à fin 2018 et 12 fois supérieur à celui de 2009. Pendant les 11 premiers mois de l’année, le volume moyen de transaction a atteint 9.000 milliards de dôngs par séance, soit 24 fois plus qu’en 2009.
Ces dix dernières années, ce marché a réalisé une croissance moyenne de 27% par an, la plus élevée parmi les économies émergentes d’Asie de l’Est ainsi qu’au sein de l’ASEAN+3 (Partenariat entre l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est avec trois partenaires : Japon, République de Corée et Chine, ndlr).
Le marché des obligations gouvernementales est devenu un important canal de mobilisation de capitaux pour le gouvernement. |
Le marché obligataire n’attire pas beaucoup de capitaux étrangers. Ses produits sont encore jugés peu diversifiés. Qu’en pensez-vous ?
Avant 2011, il n’existait que des produits traditionnels avec une échéance inférieure à dix ans. De 2011 à 2019, avec le perfectionnement du cadre juridique, le marché a développé de nouveaux titres pour répondre aux besoins des investisseurs. En plus des obligations à taux d’intérêt fixe, il existe également des titres dont les modalités de versement d’intérêt sont variables. Le ministère des Finances a diversifié les échéances allant de trois mois à trois ans, cinq ans, sept ans, dix ans, 15 ans, 20 ans et 30 ans.
Néanmoins, je pense qu’il faut continuer de faire passer des mesures pour proposer une variété plus grande de produits pour attirer les Fonds d’investissements professionnels et les compagnies étrangères. Dans les temps à venir, le ministère des Finances étudiera la possibilité de faire entrer les titres vietnamiens dans le panier d’indices obligataires internationaux pour les faire connaitre davantage aux investisseurs étrangers.
Quelles sont, selon vous, les mesures les plus efficaces pour que le marché obligataire se développe de manière durable à l’avenir ?
Le ministère des Finances a proposé au Premier ministre une feuille de route de dévelop-pement du marché obligataire au cours de la période 2017-2020, avec vision 2030. Le but est de développer un marché stable et synchronisé en termes d’offre et de demande, et de le rendre plus dynamique et attractif. Pour atteindre ces objectifs, je pense que le ministère devra se concentrer sur la mise en œuvre des mesures suivantes. Concernant le marché primaire, il lui faudra émettre régulièrement et continuellement des titres à échéances diverses pour proposer un plus grand choix aux investisseurs et lancer de nouveaux produits. C’est sans compter la nécessité d’augmenter la solvabilité et l’envergure des transactions du marché secondaire.
Quant aux investisseurs, il faut continuer d’encourager les Fonds d’assurances sociales à participer au marché pour restructurer le panel d’investisseurs et attirer les investisseurs étrangers pour fournir au marché une source de capitaux à long terme. Concernant les infrastructures, la plate-forme des technologies de l’information doit être modernisée pour assurer une bonne connexion entre les appels d’offre, l’enregistrement, le dépôt et la cotation des obligations.