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Sécheresse, manque d’eau, déforestation… la Terre montre ses failles. |
Chaque année, l’ONG Globalfootprint calcule la date, à compter du 1er janvier, à partir de laquelle l’Humanité a consommé plus de ressources que la planète n’offre en une année. C’est le jour du dépassement de la Terre. En 2018, il est tombé le 1er août. Tombé ? Pas vraiment… Nous l’avons plutôt provoqué, en pêchant plus de poissons, abattant plus d’arbres, récoltant plusque la nature ne peut régénérer; et en émettant plus de CO2 que les forêts et océans ne sont capables d’absorber en un an.
Donc en 8 mois, nous avons consommé l’ensemble du budget annuel mondial disponible en ressources naturelles. Nous vivons à crédit écologique. Et la dette s’accumule, car chaque année, le jour du dépassement arrive un peu plus tôt. C’est depuis 1970 que la terre ne peut plus fournir autant de ressources que nous lui en demandons. En 2000, le jour fatidique avait lieu le 1er novembre. En 2018, c’était le 1er aout. En 2019, il est annoncé pour juillet. Si nous continuons sur la même voie, en 2030, le jour du dépassement devrait arriver le 28 juin.
Un calcul symbolique
Le jour du dépassement, l’empreinte écologique dépasse la biocapacité de la Terre. Pour le calculer, l’ONG se base sur trois millions de données issues de 200 pays.
L’empreinte écologique, exprimée en hectare global (gha), est lasurface terrestre et maritime biologiquement productive consommée par l’Homme pour pêcher, élever, cultiver, déboiser, construire, et brûler des énergies fossiles. Elle est divisée par la biocapacité de la Terre, soit la surface terrestre et maritime biologiquement productive disponible sur terre, elle aussi exprimée en gha. Le tout multiplié par 365 donne le combientième jour de l’année l’Humanité a franchi la capacité de production de la planète.
Le résultat du calcul est sans équivoque: l’empreinte écologique mondiale dépassela biocapacité de la terre. Si pour la représentativité de ses chiffres l’ONG remet chaque 1er janvier les compteurs à 0, la Terre, elle, ne le fait pas. Nous accumulons le déficit écologique et entamons chaque année un peu plus les ressources non renouvelables de laTerre.
Bons et mauvais élèves de l’écologie
L’empreinte écologique mondiale étant la somme des nationales, le déficit écologique mondial est imputable à tous les pays qui consomment plus que leur biocapacité nationale. Selon WWF, 86% de la population mondiale vit dans un pays qui demande plus à la nature que ce que son propre écosystème peut renouveler.
La palme du pays déficitaire le plus tôt dans l’année est attribuée au Qatar, qui, en 2018, a consommé toutes les ressources que son territoire peut régénérer en un an… dès le 9 février! Derrière lui le Luxembourg et les Emirats Arabes Unis, qui ont respectivement épuisé toutes leurs ressources le 19 février et 4 mars. La France a quant à elle consommé tout ce que son territoire est en mesure de lui fournir depuis le 5 mai 2018. Ces pays utilisent des ressources naturelles qu’ils n’ont plus, et survivent grâce aux importations.
Le Vietnam est quasiment en équilibre, puisque qu’il a dépassé la biocapacité de son territoire le 21 décembre 2018. Mais le taux de croissance du PIB supérieur à 6% engendre une demande croissante en besoins énergétiques, ce qui présage un avancement du jour du dépassement national dans les années à venir…
À quand la faillite écologique ?
Notre écosystème n’est plus en mesure d’assurer durablement nos modes de consommation et de production. Le déficit écologique est plus que jamais visible: déforestation, chute des stocks de poisson, sécheresses, manque d’eau, érosion des sols, perte de la biodiversité… et nous en connaissons les facteurs: combustion des énergies fossiles, exploitation des forêts tropicales, élevage intensif etc.
Il faudrait 1.7 terres pour que l’humanité continue à consommer autant qu’aujourd’hui. Et si la date du dépassement de la Terre avance chaque année, c’est que malgré les engagements internationaux, la transition écologique mondiale n’est pas encore assez engagée. Sur les 197 pays signataires de l’Accord de Paris en 2015, dont le Vietnam fait partie, seuls 58 ont pris des mesures nationales concrètes pour réduire leurs rejets de CO2.
Face à ce constat alarmant, deux options se présentent à l’humanité: déménager sur une nouvelle Terre, ou changer ses habitudes et choisir un mode de vie durable...