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| Vo Van Thành lors d’un récent spectacle à Hanoi. |
Les spectacles de Thành séduisent beaucoup, surtout les jeunes. «Sur la scène, j’oublie mon handicap et je mets toute mon énergie au service de la danse. Parfois, je me dis qu’il est plus difficile de pratiquer le hip hop pour quelqu’un qui n’a pas mon handicap», affirme-t-il, modeste. Pourtant avant de pouvoir exécuter sa première figure, Thành s’est exercé pendant un an. Des paires de béquilles, il en a brisé. Une dizaine en tout...
C’est une violente fièvre qui lui a fait perdre l’usage de ses deux jambes à l’âge d’un an. Après cela, Thành ne pourra plus passer un seul jour sans béquilles. Pour gagner sa vie, il va aux quatre coins de Hô Chi Minh-Ville vendre des billets de loterie. Parfois, il aperçoit de jeunes danseurs de hip hop s’entraîner dans un parc et chaque fois, c’est le coup de foudre. Il aime immédiatement cette danse.
En 2004, il commence à s’entraîner. Ses salles de répétitions ? Les rues et les parcs. «À chaque fois, je revenais chez moi avec les mains éraflées. Un jour, je me suis fait une luxation. Mon père a voulu m’interdire de continuer», raconte-t-il.
Depuis, Vo Van Thành s’est marié. Il a un fils d’un an. Son épouse, sa plus grande fan, partage ses joies comme ses malheurs.
Le rêve de Thành est devenu réalité lorsqu’il a intégré le groupe Sao Viêt. Après huit ans d’entraînement, Thành était enfin reconnu comme danseur professionnel. Mieux encore, aujourd’hui, il crée lui même certaines des chorégraphies. Une fierté supplémentaire...
Par ailleurs, il fait partie de l’association «Jeunes d’action» qui se rend partout au Vietnam pour présenter des spectacles et récolter des soutiens pour les victimes de l’agent-orange.
Dans le futur, Thành a l’intention d’ouvrir un cours de hip hop pour les jeunes.
Hoàng Phuong/CVN