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Le Premier ministre Edouard Philippe (droite) au côté du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s'adresse aux participants lors d'un séminaire à l'Élysée le 3 janvier. |
Le Premier ministre et les ministres sont arrivés ensemble à pied à l'Élysée depuis le ministère de l'Intérieur où ils avaient pris le petit déjeuner, une tradition de début d'année.
Emmanuel Macron les a ensuite réunis pour le traditionnel Conseil des ministres, suivi d'un séminaire et d'un déjeuner, durant lesquels il a notamment "invité" les ministres "à expliquer l'action" engagée, "à en expliquer la cohérence" et "à illustrer concrètement ce qu'elle veut dire et l'impact qu'elle peut avoir sur nos concitoyens", selon Édouard Philippe.
Ce séminaire, le quatrième depuis le début du quinquennat, visait à fixer "l'agenda et l'état d'esprit dans lequel nous allons travailler", a expliqué Édouard Philippe en inventoriant longuement les réformes à venir. "Il ne s'agit pas de faire une pause, nous avons encore beaucoup de pain sur la planche", a-t-il martelé, tout en filant à l'envi la métaphore de l'orchestre pour décrire l'action de son gouvernement.
"Dans un bon orchestre, il faut de bons solistes qui connaissent bien leur partition", a-t-il ainsi souligné sur France 2. "Ça, je n'ai aucun doute là-dessus. Mais un très bon orchestre, c'est souvent un orchestre dont les solistes savent ce que les autres vont faire. Et comprennent ce que les autres vont faire. Comme cela, on joue ensemble", a-t-il précisé.
Ainsi, le gouvernement pourra "avoir un travail d'équipe, sans couacs, cohérent, compréhensible et efficace", a-t-il espéré. Référence aux quelques dissonances qui ont émaillé le second semestre 2017 : annonce hasardeuse de baisse des aides personnalisées au logement, tensions entre le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et celui de l'Agriculture Stéphane Travert ou encore, plus récemment, publication d'une circulaire polémique du ministère de l'Intérieur sur le recensement des migrants dans les centres d'hébergement d'urgence.
Les "priorités" du début de l'année "sont exactement les mêmes que celles qui ont animé le gouvernement depuis sa nomination, à savoir la transformation du pays, le respect des engagements pris par le président de la République pendant la campagne", a insisté le Premier ministre. En mettant l'accent sur "le projet social" qui doit "renforcer la cohésion de notre pays".
"Décision difficile"
Le ministre de l'Écologie Nicolas Hulot (gauche), le Premier ministre Édouard Philippe (centre), et le ministre l'Intérieur Gérard Collomb, se rendent à l'Élysée pour un séminaire gouvernemental, le 3 janvier. |
À ce titre, formation professionnelle, plan "logement d'abord", stratégie de lutte contre la pauvreté ou plan autisme seront mis en avant dans les prochaines semaines.
Sans compter le projet de loi asile-immigration, attendu en Conseil des ministres en février, et qui promet des débats houleux. Dans cette perspective, Édouard Philippe a annoncé qu'Emmanuel Macron se rendrait en janvier à Calais, où convergent les migrants voulant se rendre en Grande-Bretagne.
L'exécutif va également devoir trancher sur plusieurs dossiers chauds, dont celui de la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Décision attendue d'ici la fin janvier, après avoir consulté les élus locaux.
Seront ainsi reçus vendredi les élus de Loire-Atlantique, lundi 1er janvier ceux d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, puis mardi du Maine-et-Loire, de Mayenne et de Vendée, avant, le lendemain, les représentants du syndicat mixte aéroportuaire, dont Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et farouche partisan du nouvel aéroport.
"Je sais que cette décision est une décision difficile à prendre, je sais qu'elle sera regardée (..), peut-être impopulaire (...) mais à un moment, il faut en sortir", a justifié Édouard Philippe.
Le gouvernement avance également en terrain miné sur l'abaissement à 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires à double sens, au lieu de 90 km/h. À l'occasion d'un déplacement mi-décembre, le Premier ministre s'est déjà dit favorable à cette mesure "à titre personnel". Elle pourrait être annoncée au cours d'un conseil interministériel de sécurité routière (CISR) le 9 janvier.