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Les jeunes français vont pouvoir prendre le volant seuls dès 17 ans, a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"À partir de janvier 2024, on pourra passer le permis de conduire à partir de 17 ans et conduire à partir de 17 ans", au lieu de 18 ans, a affirmé la Première ministre en soulignant que cette mesure serait "un vrai plus" notamment pour les jeunes en apprentissage.
Actuellement, un jeune en conduite accompagnée peut déjà passer le permis B à 17 ans, mais n'a le droit de prendre le volant par lui-même que le jour de ses 18 ans. Ce seuil sera donc abaissé d'un an.
L'aide de 500 euros versée aux apprentis pour financer leur permis sera en outre élargie aux élèves des lycées professionnels, a ajouté la cheffe du gouvernement.
Le Parlement a pour sa part définitivement adopté le 12 juin une proposition de loi macroniste pour mieux informer les jeunes sur le financement du permis de conduire et pour réduire les délais avant l'examen.
Alors que les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les jeunes de 18 à 24 ans, Elisabeth Borne a promis d'être "très attenti(ve) sur le niveau demandé" pour obtenir le permis.
"Pré-codes"
Le gouvernement est "en train de renforcer les attestations de sécurité routière pour en faire des sortes de pré-codes", a-t-elle ajouté, en assurant qu'il n'y avait "pas eu plus d'accidents" dans les pays voisins qui ont un permis de conduire à 17 ans.
Plusieurs associations (la Ligue contre la violence routière, Prévention routière...) ont fait part de leur hostilité à l'abaissement en raisons des risques d'accidents.
L'association 40 millions d'automobilistes y est favorable mais aurait préféré garder la conduite accompagnée requise actuellement pour le permis à 17 ans, tandis que le groupe d’auto-écoles ECF, qui soutient cette mesure, a demandé "une formation post-permis obligatoire".
Ces mesures dévoilées mardi font partie de la feuille de route pour la jeunesse que la Première ministre doit présenter mercredi à Matignon, en présence d'une quinzaine de ministres et de jeunes qu'elle a régulièrement réunis depuis six mois sur différents thèmes, après le Conseil national de la refondation (CNR) sur la jeunesse de décembre.
Sans se prononcer sur la mesure phare du permis de conduire, huit organisations de jeunesse dont les syndicats étudiants Fage et Unef ont critiqué "un empilement de dispositifs plutôt qu'une politique cohérente sur la jeunesse".
Creusant le sillon des mobilités, Elisabeth Borne a également annoncé le lancement prochain d'un "pass" permettant aux jeunes de 18 à 20 ans de prendre gratuitement le train pendant un mois s'ils sont engagés "dans un SNU, dans un service civique, dans un contrat d'engagement jeune".
Ces jeunes "auront la possibilité de le faire une fois entre 18 et 20 ans" grâce à ce Pass qui concernera "les trains qui ne relèvent pas des régions, donc les Intercités et TGV", a-t-elle précisé.
Bourses
Quant à l'idée de tarifs réduits sur le train pour les jeunes comme il en existe en Allemagne, la Première ministre a souhaité "avancer dans ce sens-là avec le ministre des Transports", à condition "qu'on embarque les conseils régionaux" qui ont autorité sur le transport ferroviaire sur leurs territoires.
S'adressant aux plus précaires, la cheffe du gouvernement a aussi promis de "rénover" les 12.000 logements de résidences d'étudiants "qui ne sont pas aux normes".
Elle a également annoncé une augmentation de 30 euros par mois des bourses pour les étudiants en outre-mer, qui atteindront au total 67 euros mensuels, expliquant entendre leurs "difficultés" dans des territoires où la vie est plus chère qu'en métropole.
Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, l'exécutif a dit vouloir se concentrer sur des mesures concrètes pour changer le quotidien des Français afin de relancer le quinquennat d'Emmanuel Macron après la crise des retraites.
Mercredi à Matignon, les jeunes invités échangeront avec différents ministres et Mme Borne, avant de participer à des ateliers dans les jardins puis d'écouter dans la cour plusieurs artistes à l'occasion de la fête de la musique.
AFP/VNA/CVN