>>140.000 morts, Trump veut faire "redémarrer l'Amérique"
>>New York ajoute 3.778 morts "probables" du COVID-19 à son bilan, 10.367 décès
Le vice-président américain Mike Pence, le 13 avril à la Maison Blanche à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'administration de Donald Trump et les gouverneurs des États américains se renvoyaient notamment la balle sur les capacités de tests au COVID-19, le gouvernement assurant que les États en ont désormais assez à leur disposition, ce que démentent de nombreux gouverneurs.
"Même si nous faisons désormais 150.000 tests par jour, si les États activaient tous les laboratoires présents chez eux, nous pourrions plus que doubler ce nombre du jour au lendemain", a déclaré sur Fox News le vice-président Mike Pence dimanche, précisant que les tests étaient "gérés par les États, mais soutenus par le gouvernement fédéral".
"Il y a une capacité suffisante de tests dans le pays aujourd'hui pour que n'importe quel État puisse entrer dans la phase 1" de réouverture de l'économie, a-t-il ajouté, en référence aux étapes recommandées aux États par la Maison Blanche pour décider la levée progressive du confinement sur leur territoire.
Cette première étape prévoit la réouverture partielle de certains commerces, à condition notamment que les autorités soient en mesure de dépister à grande échelle les nouveaux cas de coronavirus afin d'éviter une deuxième vague de contamination.
Mais le gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, a qualifié de "délirantes" et "d'irresponsables" les déclarations du gouvernement sur la disponibilité supposée en nombre suffisant de ces tests. "Il nous a été demandé, en tant que gouverneurs, de mener cette guerre sans le matériel dont nous avons besoin", a-t-il déclaré sur CNN.
"Je fais ce qu'il faut concernant les tests", s'est défendu Donald Trump dans un tweet plus tard dimanche 19 avril. "Les gouverneurs doivent être capables de passer à la vitesse supérieure et de faire ce qu'il faut. Nous serons avec eux tout du long!" a-t-il assuré.
"Schizophrénie"
"Nous pourrions tripler le nombre de tests que nous réalisons par jour si nous avions les tampons (nécessaires aux prélèvements, ndlr) et les produits réactifs" nécessaires à l'obtention des résultats, a dit sur CNN la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, pointant comme d'autres une pénurie.
Le Michigan, où la plus importante manifestation anti-confinement du pays à ce jour s'est déroulée mercredi 15 avril, est seulement le dixième État le plus peuplé mais le troisième en nombre de morts du coronavirus, a-t-elle rappelé, appelant Donald Trump à utiliser une loi permettant de réquisitionner des entreprises pour fabriquer les produits manquants.
Les protestations se sont aussi faites entendre dans le propre camp du président, le gouverneur républicain modéré du Maryland, Larry Hogan, déplorant sur CNN dimanche 19 avril que "le manque de tests (soit) le problème numéro un de l'Amérique, et ce depuis le début de la crise".
"Dire que les gouverneurs ont assez de tests, et qu'ils devraient juste se mettre au travail (...) est complètement faux", a-t-il déclaré.
Le gouverneur démocrate de l'État de Washington, Jay Inslee, a également déploré sur ABC la "schizophrénie" des messages envoyés par le gouvernement fédéral. "Avoir un président qui encourage à violer la loi, je n'ai jamais vu cela en Amérique. Et c'est dangereux".
Donald Trump avait appelé vendredi 17 avril à "libérer" du confinement trois États gérés par des gouverneurs démocrates, Michigan, Minnesota et Virginie. Samedi 18 avril, de nouvelles manifestations réclamant la fin du confinement ont eu lieu du New Hampshire à la Californie, en passant par le Texas, le Maryland ou l'Ohio.
AFP/VNA/CVN