Le G8 presse Karzaï de mettre de l'ordre en Afghanistan

Le G8 a fait part à son tour le 30 mars de son impatience au président afghan Hamid Karzaï, pressé de mettre de l'ordre dans son pays, où les alliés accentuent leur effort contre les talibans.

«Nous avons beaucoup investi en ressources et en vies pour aider l'Afghanistan à ne jamais redevenir un sanctuaire pour les terroristes", a déclaré le Premier ministre canadien Stephen Harper en ouvrant une réunion des ministres des Affaires étrangères du G8 près d'Ottawa. "Les Afghans doivent assumer de plus en plus le fardeau de leur responsabilité", a-t-il poursuivi.

M. Harper, dont le pays a perdu plus de 140 soldats sur un contingent de 2.800 depuis le début de la campagne afghane, a évoqué les "promesses" faites par Hamid Karzaï lors de la conférence internationale sur l'Afghanistan, en janvier à Londres : "Nous devons continuer de le soutenir en nous assurant que le gouvernement afghan tient ses engagements".

Les diplomates en chef du G8 avaient auparavant pressé le gouvernement afghan de faire des progrès dans tous les domaines, dans une déclaration très ferme emboîtant le pas à Barack Obama. Le président américain, qui a décidé d'envoyer 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, plaide sans cesse que cet engagement militaire ne portera ses fruits que si M. Karzaï combat la corruption et reconstruit les institutions de son pays. L'hôte de la Maison Blanche est revenu déçu lundi d'une visite surprise en Afghanistan, estimant que les progrès accomplis par le gouvernement Karzaï étaient "trop lents".

La secrétaire d'État américain, Hillary Clinton, s'est toutefois montrée plus optimiste que ses collègues lors de la conférence de presse donnée à l'issue de la réunion. Le gouvernement de Hamid Karzaï, a-t-elle estimé, "a fait bon nombre de choses qui étaient promises à la communauté internationale", tout en reconnaissant que "d'autres problèmes attendent toujours des solutions".

Dans sa déclaration le 30 mars, le G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) réitère son approbation de la stratégie de réconciliation prônée par M. Karzaï.

Mais il réclame longuement à Kaboul de l'"audace" pour résoudre les problèmes de gouvernance, et lui demande d'"agir avec promptitude" contre la corruption, et "s'acquitter de ses engagements" à réformer la justice afghane.

"Nous demandons, avec la plus grande fermeté, au gouvernement afghan de respecter ses obligations" en matière "d'égalité des sexes et de liberté d'expression", écrivent les ministres.

Enfin, le G8 demande à Kaboul de "prendre des mesures concrètes et transparentes" pour préparer des élections législatives prévues en septembre prochain, et d'accélérer le transfert progressif des responsabilités aux forces de sécurité afghanes.

Le texte fait constamment référence aux engagements pris en janvier à Londres par M. Karzaï, réclamant leur mise en oeuvre en vue de la prochaine conférence sur l'Afghanistan, prévue en mai à Kaboul.

L'ONU, invitée par le G8 à accroître sa présence en Afghanistan, a estimé de son côté le 30 mars que la corruption, l'abus de pouvoir et l'impunité aggravent la pauvreté qui frappe les deux tiers des Afghans.

Les forces internationales ont engagé en février, dans le Sud afghan, leur plus vaste offensive depuis la chute des talibans en 2001.

Dans une déclaration séparée, le G8 a annoncé une "initiative" économique, aux contours encore flous, pour soutenir la construction d'infrastructures et favoriser le commerce dans les régions frontalières entre l'Afghanistan et le Pakistan, les principaux bastions des talibans et d'Al-Qaïda.

AFP/VNA/CVN

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