La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, s’adresse à la presse le 5 novembre à Mexico. |
"La croissance mondiale reste modeste et les risques sont toujours élevés", affirment les ministres des Finances et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents dans leur déclaration finale après deux jours de réunion.
Ils citent "de possibles retards dans la mise en œuvre complexe" des décisions prises par la zone euro, un éventuel tour de vis budgétaire trop "important" aux États-Unis, ainsi qu'une "croissance plus faible dans certains marchés émergents".
Dans la déclaration, la zone euro, toujours sur la sellette pour sa difficulté à s'extirper de sa crise de la dette, réaffirme son calendrier en vue de la mise en place opérationnelle "au cours de 2013" d'une supervision bancaire unique, étape-clé de sa stratégie.
Malgré une reconnaissance des avancées européennes, il y a "sinon une impatience, une forte demande de voir tout ça se mettre en place de manière effective et concrète", explique un haut responsable européen qui a participé aux débats.
Ralentir la consolidation budgétaire
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a, lui, fait le point sur l'inextricable dossier grec, à l'orée d'une semaine à nouveau décisive pour Athènes.
La Grèce attend un versement vital pour échapper au défaut de paiement, et négocie aussi avec ses créanciers internationaux un délai de deux ans pour la mise en œuvre d ses réformes de rigueur.
Mais les négociations achoppent et des incertitudes commencent à planer sur la possibilité d'aboutir comme prévu à un accord lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro dans une semaine.
"Nous sommes sur la bonne voie pour être en mesure de prendre une décision le 12 novembre", a assuré Olli Rehn à la presse, soulignant qu'il fallait "répondre aux besoins de financement de la Grèce à la mi-novembre".
"On n'a pas le pistolet sur la tempe pour arriver à une décision formelle le 12", a estimé pour sa part un autre responsable européen, jugeant que cet Eurogroupe ne serait qu'un "point d'étape".
Face aux déboires des Européens, les difficultés des États-Unis ont aussi été mises sur la table. Washington est confronté à un "mur budgétaire", "fiscal cliff" en anglais, qui commence à effrayer ses partenaires : faute d'accord entre démocrates et républicains d'ici la fin de l'année, des coupes budgétaires et hausses d'impôts vont entrer en vigueur automatiquement pour réduire le déficit public américain, au risque de saper la fragile reprise économique et de mettre à mal une croissance mondiale encore convalescente.
Selon le communiqué final, les États-Unis vont éviter "un tour de vis trop important en 2013". "Quiconque sera élu ou réélu demain sera confronté à ce défi et devra le prendre à bras le corps très rapidement", a lancé la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, à la veille de l'élection présidentielle américaine. Deux autres participants ont assuré que tout le monde était confiant dans la capacité des Américains à parvenir à un accord.
Le forum des grandes puissances réaffirme enfin son engagement en faveur de la réduction des déficits publics, mais insiste, plus que d'habitude, sur le "moyen terme". "Le rythme de la consolidation budgétaire doit être approprié pour soutenir la reprise", affirme-t-il, laissant entendre que certains pays doivent ralentir ou mettre entre parenthèses leurs politiques de réduction des déficits.
AFP/VNA/CVN