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Selon un rapport de l'UNFPA, plus de la moitié des personnes déclarent que les questions économiques constituent un obstacle pour avoir autant d'enfants. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Des millions de personnes ne parviennent pas à avoir le nombre d'enfants qu'elles souhaitent, et ce n'est pas par manque de volonté. C'est plutôt parce que des obstacles économiques et sociaux les empêchent de devenir parents et les privent de libre arbitre en matière de procréation.
Telle est la principale conclusion du rapport 2025 de l'UNFPA sur l'état de la population mondiale, intitulé "La véritable crise de la fécondité : La quête du libre arbitre en matière de procréation dans un monde en mutation".
S'appuyant sur des recherches universitaires et de nouvelles données issues d'une enquête UNFPA/YouGov couvrant 14 pays (abritant ensemble plus d'un tiers de la population mondiale), le rapport constate qu'une personne sur cinq dans le monde s'attend à ne pas avoir le nombre d'enfants qu'elle désire.
Les principales raisons sont le coût prohibitif de la parentalité, la précarité de l'emploi, le logement, les inquiétudes sur l'état du monde et l'absence d'un partenaire adéquat. Un mélange toxique de précarité économique et de sexisme joue un rôle dans bon nombre de ces problèmes, démontre le rapport publié mardi.
"Un très grand nombre de personnes ne sont pas en mesure de fonder la famille qu'elles souhaitent", a déclaré Natalia Kanem, directrice exécutive de l'UNFPA. "Il s'agit d'un manque de choix, et non d'un désir, ce qui a des conséquences majeures pour les individus et les sociétés. C'est là que réside la véritable crise de la fertilité, et la solution consiste à satisfaire aux besoins qu'expriment les gens : des congés familiaux rémunérés, des soins de fertilité abordables et des partenaires qui les soutiennent".
Les conclusions du rapport sont les suivantes : plus de la moitié des personnes déclarent que les questions économiques constituent un obstacle pour avoir autant d'enfants qu'elles le souhaitent ; une personne sur cinq déclare avoir subi des pressions pour avoir des enfants alors qu'elle ne le souhaitait pas ; un adulte sur trois a connu une grossesse non désirée ; 11% déclarent que l'inégalité de la charge des soins compromettrait leur capacité à avoir des enfants ; 40% des personnes interrogées âgées de plus de 50 ans déclarent ne pas avoir eu le nombre d'enfants qu'elles désiraient.
Le rapport met en garde contre les réponses simplistes ou coercitives à la baisse des taux de natalité, telles que les primes à la naissance ou les objectifs de fécondité, notant que ces politiques sont largement inefficaces et peuvent violer les droits de l'homme.
Au lieu de cela, l'UNFPA exhorte les gouvernements à donner aux gens les moyens de prendre librement leurs décisions en matière de procréation, notamment en investissant dans des logements abordables, des emplois décents, des congés parentaux, ainsi que dans toute la gamme des services de santé génésique et des informations fiables.
L'UNFPA appelle également les sociétés à s'attaquer à toutes les façons dont les inégalités entre les sexes compromettent les choix familiaux des individus, notamment les normes sur le lieu de travail qui écartent les femmes du travail rémunéré, l'absence de congés flexibles rémunérés pour les hommes et la stigmatisation des pères engagés, le manque de services de garde d'enfants abordables, les restrictions en matière de droits génésiques, notamment la contraception, l'avortement et les soins de fertilité, les attitudes divergentes des jeunes hommes et des jeunes femmes en matière d'égalité entre les sexes, qui contribuent au célibat.
Selon le rapport du Fonds des Nations unies notamment chargé de la santé génésique et maternelle, un ensemble adapté de mesures économiques, sociales et politiques sera nécessaire dans chaque pays pour aider les gens à fonder les familles qu'ils souhaitent.
Xinhua/VNA/CVN