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Alfred Kammer, Directeur du département Europe du Fonds monétaire international (FMI), devant le siège à Washington DC, le 14 avril 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour l'heure, l'économie européenne est confrontée à plus de "risques à la baisse à court terme" que de chances d'amélioration en raison des mutations du COVID-19 et du retard pris dans la campagne de vaccination, a souligné le FMI à l'occasion de la publication de son rapport régional dans le cadre de ses réunions de printemps.
"Reflétant les vagues d'infection et le rythme des vaccinations, la reprise économique en Europe est toujours hésitante et inégale", a résumé Alfred Kammer.
"Pour fin 2021 et 2022, nous suggérons un coup de collier supplémentaire (...) parce que, in fine, c'est ce qui va déterminer si nous parviendrons à limiter les pertes de PIB, si celles-ci seront plus importantes ou moins importantes que ce que nous projetons", a-t-il dit.
Un effort "concerté" sera "énormément bénéfique pour tout le monde", a-t-il argué, relevant que l'Europe disposait encore d'un espace budgétaire si elle était confrontée à de nouveaux chocs.
Le FMI table sur une croissance de 4,5% cette année en Europe. Mais la croissance du PIB européen ne reviendra pas à son niveau d'avant pandémie avant 2022 et à condition que les vaccins "soient largement disponibles à l'été 2021 et tout au long de 2022", a souligné M. Kammer, mettant en avant la grande incertitude entourant ces prévisions.
Accélérer la production et la distribution des vaccins "est le défi le plus critique à ce stade" et "les décideurs politiques doivent continuer à fournir une aide d'urgence pour soutenir les ménages et les entreprises", estime ainsi l'institution de Washington.
"Ciblé et temporaire"
Pour autant, "il ne s'agit pas d'un appel à augmenter les dépenses de manière (...) permanente mais d'un coup de pouce bien ciblé et temporaire", a commenté Alfred Kammer.
Les pays doivent stimuler la reprise par des investissements "verts" pour générer une croissance durable et respectueuse de l'environnement.
"En ce qui concerne la restructuration de l'économie, nous ne savons pas combien de temps cela va prendre", a admis Alfred Kammer. "Ce que nous savons, c'est que le soutien budgétaire doit se poursuivre en 2021 et 2022".
Il a jugé le plan de relance de l'UE "suffisant à ce stade", à condition qu'il soit effectivement mis en œuvre.
"Le plus tôt sera le mieux", a-t-il dit. "De nouveaux retards dans sa mise en oeuvre doivent être évités", a-t-il ajouté alors que ce plan pourrait apporter 1,5% de croissance supplémentaire d'ici 2023.
Pour l'heure, les pays de l'UE n'ont pas encore tous ratifié ce fonds de relance de 750 milliards d'euros, financé par une dette commune inédite et laborieusement négociée l'été dernier. La justice allemande menace de bloquer cet instrument en raison de doutes sur sa légalité.