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Le directeur général de Toshiba, Nobuaki Kurumatani, lors d'une conférence de presse à Tokyo |
Le président du conseil d'administration de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, 65 ans, va désormais cumuler les fonctions de président et directeur général, a ajouté le groupe dans un communiqué à l'issue d'une réunion du conseil. Le maintien de M. Kurumatani, un ancien financier extérieur à Toshiba nommé à la tête du groupe en 2018 pour le sortir d'une grave crise, était considéré comme impossible en interne, selon le quotidien économique Nikkei.
Son avenir semblait déjà très compromis depuis son échec personnel cuisant le mois dernier face aux actionnaires activistes de Toshiba. Les actionnaires étaient alors parvenus à faire adopter une résolution rebelle lors d'une assemblée générale extraordinaire du groupe, permettant de lancer une enquête indépendante pour faire la lumière sur l'AG ordinaire de Toshiba en 2020, lors de laquelle M. Kurumatani avait été reconduit dans des circonstances douteuses.
La proposition de rachat de Toshiba par la société d'investissement CVC Capital Partners, révélée la semaine dernière, avait fragilisé davantage la position de M. Kurumatani, étant donné sa proximité avec CVC, dont il était le président au Japon juste avant de prendre les rênes de Toshiba. Son départ "devrait ôter des incertitudes quant à de potentiels conflits d'intérêt par rapport à l'offre de CVC, et pousser le conseil d'administration à chercher d'autres offres dans le meilleur intérêt des actionnaires", a commenté mercredi 14 avril Justin Tang, responsable de la recherche en Asie chez United First Partners.
Société financière active dans le monde entier et dont le siège social est au Luxembourg, CVC a proposé d'acquérir Toshiba pour environ 21 milliards d'USD selon la presse. Cependant d'autres fonds d'investissement, l'américain KKR et le canadien Brookfield Asset Management, envisageraient des offres concurrentes, ont affirmé mercredi 14 avril le Financial Times et l'agence Bloomberg en citant des sources proches du dossier.
L'éventualité d'une bataille d'enchères pour Toshiba stimulait mercredi 14 avril le cours de son action, qui bondissait de 6,63% à 4.900 yens à mi-séance à la Bourse de Tokyo, alors que l'indice vedette Nikkei se repliait légèrement. CVC aurait proposé un prix de 5.000 yens par action, mais un prix unitaire de 6.000 yens (soit 25 milliards d'USD au total) pourrait être nécessaire pour convaincre les actionnaires de Toshiba, selon M. Tang.
AFP/VNA/CVN