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Le réalisateur américain Quentin Tarantino fait un geste en arrivant au festival de Cannes le 18 mai. |
Après les premiers frissons ressentis en première semaine avec les montées des marches de Pedro Almodovar, Antonio Banderas et Penelope Cruz pour Douleur et gloire, Elton John et Taron Egerton pour Rocketman ou encore Alain Delon pour sa remise de Palme d'or d'honneur, celle de l'équipe de Once Upon a Time... in Hollywood en fin d'après-midi promet de faire grimper la température de quelques degrés, sous un soleil qu'on annonce de retour.
Tarantino à Cannes, c'est une flopée d'images fortes dont les fans de cinéma se souviennent forcément, avec en premier lieu cette Palme d'or reçue des mains de Clint Eastwood en 1994 pour Pulp Fiction. Recevant le trophée sous une bronca mêlée aux applaudissements, Quentin le fougueux s'était ensuite fendu d'un doigt d'honneur adressé à une femme ayant vociféré Quelle daube! Non mais quelle daube!
Tarantino, qui a mis dix ans avant de revenir sur la Croisette pour présenter Kill Bill vol.2 hors-compétition (comme son tout premier long Reservoir Dogs en 1992), a échoué ensuite à glaner une deuxième Palme avec Inglorious Basterds en 2009. Mais il avait tout de même fait le show sur le tapis rouge, dansant avec Mélanie Laurent. Il remit ça en 2014 avec Uma Thurman pour les 20 ans de Pulp Fiction.
Dansera-t-il cette fois avec Margot Robbie, qu'il a choisie pour incarner Sharon Tate dans Once Upon a Time... in Hollywood? Nul ne le sait, mais le glamour sera forcément au rendez-vous avec autour d'eux Leonardo DiCaprio et Brad Pitt qui forment un duo de cinéma inédit et très alléchant.
Interdiction de "spoiler"
Dans ce long métrage de 2h45, qui se déroule à Los Angeles en 1969 au plus fort du mouvement hippie, ils incarnent respectivement Rick Dalton, un acteur de westerns télévisés, et Cliff Booth, sa doublure cascades. En quête de célébrité, ils ont pour voisine l'actrice Sharon Tate et croisent la route d'autres figures célèbres tels Bruce Lee et Steve McQueen.
Un esprit vintage devrait souffler sur Once Upon a Time... in Hollywood, dont le titre évoque ceux d'un de ses maîtres Sergio Leone. Deux nouvelles affiches viennent d'être dévoilées par la production consacrées à Rick Dalton dans des séries B intitulées Operazione Dyn-O-Mite! et Uccidimi Subito Ringo, Disse il Gringo (Tuez-moi maintenant Ringo, dit le Gringo).
Pour le reste, le plus grand secret entoure le scénario du neuvième long métrage de Tarantino, annoncé comme son plus personnel par un de ses producteurs, David Heyman dans une récente interview à Entertainment Weekly. "Dans ce film, il y a ses souvenirs d'enfant ayant grandi à Los Angeles et qui rêvait déjà d'Hollywood. C'est vraiment émouvant, car il y a beaucoup de son histoire à lui", a-t-il ajouté, le comparant en ce sens au Roma d'Alfonso Cuaron.
Face à l'enjeu, le cinéaste de 56 ans, qui peut intégrer dimanche le fameux club des doubles-palmés (Bille August, Francis Ford Coppola, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Michael Haneke, Shohei Imamura, Emir Kusturica, Ken Loach), a d'ailleurs demandé à tous ceux qui verront le film à Cannes de ne pas dévoiler son contenu. "J'aime le cinéma. Vous aimez le cinéma. C'est le moment de découvrir une histoire (...) Les acteurs et l'équipe ont travaillé dur pour créer quelque chose d'original, et je demande juste que chacun évite de révéler quoi que ce soit qui empêcherait les futurs spectateurs de vivre la même expérience devant le film", a-t-il écrit lundi 20 mai sur le compte Twitter de son nouvel opus.
Le Sud-Coréen Bong Joon-ho a lui aussi rédigé une lettre, implorant notamment les critiques de ne pas dévoiler un pan important de l'histoire de son film, Parasite. Coquetterie du destin, son long métrage, également en lice pour la Palme d'or, sera projeté juste après, à 22h00. Cannes aura de quoi faire du bruit, mais en gardant le silence.
AFP/VNA/CVN