Le dollar flambe, soutenu par l'inflation américaine et l'aversion pour le risque

Le dollar américain a bondi jeudi 11 mai face à la plupart des grandes devises, poussé par un indicateur d'inflation montrant une nouvelle accélération des prix, ainsi que par un mouvement d'aversion pour le risque.

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Le "greenback" dans une banque américaine.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au fixing, à 21h00 GMT, le billet vert gagnait 0,60% sur la monnaie unique, à 1,0916 USD pour un euro. Plus tôt, il était monté jusqu'à 1,0900 USD, une première depuis un mois.

Le "greenback", l'un des surnoms de l'USD, prenait également 0,92% face à la devise britannique, à 1,2511 dollar pour une livre.

Le ministère américain du Travail a révélé jeudi 11 mai que les prix de gros étaient repartis à la hausse en avril, avec un gain sur le mois de 0,2%, qui suivait une contraction (-0,4%) en mars et un mois de février stable.

"Ce rapport soutient notre point de vue, selon lequel la Fed (Banque centrale américaine) va maintenir ses taux à un niveau élevé jusqu'à la fin de l'année, car les banquiers centraux veulent s'assurer que l'inflation est bien étouffée", a commenté, dans une note, Matthew Martin, d'Oxford Economics.

Cette perspective a joué pour l'USD, fragilisé récemment par les projections du marché, qui voyaient la Fed baisser ses taux à plusieurs reprises d'ici décembre.

Par ailleurs, pour Kit Juckes, de Société Générale, la position du billet vert a été renforcée par le contraste entre les solides chiffres de créations d'emplois aux États-Unis, publiés vendredi dernier 5 mai, et plusieurs indicateurs européens récents jugés décevants, notamment la production industrielle en Allemagne, qui s'est repliée de 3,4% sur un an en mars.

La devise américaine a également bénéficié jeudi 11 mai d'un mouvement d'aversion au risque, selon Joe Manimbo, de Convera.

Selon l'analyste, ce courant a été alimenté par le regain d'inquiétude sur les banques régionales américaines et l'absence d'avancée dans la crise du plafond de la dette des États-Unis.

Le mouvement est paradoxal, a reconnu Joe Manimbo, dans la mesure où la crise bancaire est essentiellement concentrée aux États-Unis et que le plafond de la dette est un dossier de politique intérieure, les deux menaçants de fragiliser l'économie et le système financier américains.

"On n'est pas encore en mode panique", qui pourrait affaiblir l'USD, a expliqué l'analyste.

Dans le même temps, malgré une nouvelle hausse de taux de la Banque d'Angleterre, la douzième consécutive, la livre était malmenée.

"Il semble que la Banque d'Angleterre et la BCE (Banque centrale européenne) se montrent très prudentes" quant à une poursuite possible du resserrement monétaire, a observé Joe Manimbo. Cela laisse penser que ce resserrement pourrait être plus modéré que prévu".

AFP/VNA/CVN

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