Le Diable, la Mort et compagnie pour bien débuter l'année à la montagne polonaise

Dans un tapage ahurissant de tambours, clochettes, chants et airs entraînants, des personnages multicolores de Diables, Faucheuses, Chevaux, Ours et Camelots marquent le passage à l'année nouvelle, lors d'une fête traditionnelle, toujours vivante dans les montagnes polonaises.

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Célébartions du "Dziady Zywieckie", fête folklorique célébrant le passage à la nouvelle année, à Milowka en Pologne

Suivant une coutume dont les origines se perdent dans la nuit des temps, des groupes de villageois, exclusivement des hommes vivant le long de la rivière Sola, vont de ferme en ferme pendant la Nuit et le Jour de l'An, pour rappeler aux habitants le cours éternel de la nature et leur souhaiter bonheur et prospérité pour l'année qui commence.

Depuis un demi-siècle, ils couronnent leur saison par un festival et des parades annuelles qui attirent un public avisé dans ce coin pittoresque des monts Beskidy autour de Zywiec, une région réputée pour ses brasseries et son artisanat traditionnel.

"Avec tout ce tapage, ces personnages aux couleurs très vives, ces bruits, ces clochettes et sifflets, ces claquements de fouets, on chasse les esprits qui veulent descendre sur terre", les rumeurs et les médisances, explique Andrzej Maciejowski, l'âme de la grande rencontre annuelle des groupes villageois des Dziady (Aïeux en polonais, ndlr) à Milowka, au Sud de Zywiec.

"Tous les personnages du spectacle représentent ce qui faisait le quotidien de la campagne d'autrefois: des êtres d'outre monde, les Diables et la Faucheuse, les minorités nationales, les Juifs et les Roms, les anciennes professions, les Camelots, les Guérisseurs etc.", énumère-t-il.

Dans ce rituel d'une vie qui renaît avec le solstice d'hiver, les animaux tiennent un rôle de premier plan : les Chevaux symbolisent la vigueur et les Ours la puissance de "féconder la Terre, pour qu'elle apporte davantage de fruits que l'année passée", souligne M. Maciejowski.

Le spectacle s'ouvre avec des claqueurs de fouets, dans un chaos omniprésent et joyeux de la nature, avant d'hiverner en laissant la mort danser sa victoire, mais aussi de renaître et retrouver la joie naturelle. "Dans la tradition populaire, la mort, ici représentée par le personnage de la Faucheuse, n'est jamais définitive mais marque plutôt le passage vers une étape nouvelle et supérieure de la vie", résume l’ethnographe Barbara Rosiek.

Lors d'un cortège bruyant à travers le village et dans la cour d'une belle vieille maison montagnarde en rondins recouverte de bardeaux en bois, où tous les groupes interprètent chacun à sa manière le cercle éternel de la vie, tout revient à l'ordre ou au désordre naturel.

Les Chevaux courent, les Diables se chamaillent et charrient le public, les Camelots étalent leur marchandise et promettent monts et merveilles, sans éviter parfois le ton un brin grivois. Et la Faucheuse tourne autour.

AFP/VNA/CVN

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