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À Hô Chi Minh-Ville, les ruelles sont pas nommées mais numérotées. Les unes communiquent avec les rues principales, les autres sont sans issue. Certaines ne sont larges que de quelques mètres et seuls les deux-roues peuvent y pénétrer.
Dégustation de hu tiêu go le soir sur un trottoir de la rue Phu My, arrondissement de Binh Thanh. |
Les gratte-ciel luxueux de la ville leur font de l’ombre, et les ruelles passeraient facilement inaperçues pour le touriste. Pourtant, c’est là que bat le cœur de la ville, et il serait dommage de ne pas s’y aventurer. Actives de jour comme de nuit, elles sont devenues dans le cœur des Saïgonnais une destination de choix pour s’encanailler et faire ripaille.
Ces ruelles présentent en effet un grand nombre d’attraits, en premier lieu un vaste choix de restaurants populaires ou gargotes proposant des spécialités méridionales comme com tâm (riz brisé), hu tiêu go (vermicelles à la viande), goi cuôn (rouleaux de printemps du Sud), etc.
Manger et boire sur le trottoir
Café et journal le matin dans une ruelle de la rue Ly Thai Tô, 10e arrondissement. Touristes sortant d’une ruelle de la rue Bui Viên,1er arrondissement. |
Manger et boire dehors est une tradition chez les Saïgonnais. Leur devise est simple : «Après le travail, le banquet». Où trouver des restaurants moins chers que dans ces ruelles ? Ce labyrinthe où le touriste ne s’aventure guère satisfait toutes les bourses. Un bol de hu tiêu go, de banh canh (soupe de gros vermicelles à la viande), de bun bo Huê (soupe de vermicelles et viande de bœuf) ou de pho ne coûte en effet que 10.000-15.000 dôngs, un goi cuôn, seulement 2.000 dôngs. Mais même les Saïgonnais les plus nantis s’y aventurent, pour jouir de l’ambiance, de l’attitude souriante et de la simplicité des commerçants.
Autour d’une table sans décorum, membres de la famille, amis et collègues se retrouvent. On discute de tout, on trinque. C’est en fin d’après-midi que ces gargotes font le plein. Si, au bureau, les collègues restent discrets, ces banquets sans prétention les font parler. Les langues se délient et les cœurs s’ouvrent.
Un couple de touristes prend un repas dans la rue Dô Quang Dâu,1er arrondissement. |
Simplicité et authenticité
L’avantage de ces gargotes par rapport aux restaurants cossus de grandes artères, c’est qu’on n’a pas besoin de faire attention à ne pas déranger ses voisins de table. On peut rire fort, éructer et même picoler jusqu’à rouler par terre, personne ne vous en tiendra rigueur.
Le matin, avant d’aller au bureau, les Saïgonnais aiment venir dans ces ruelles pour prendre un café, mais aussi le soir après le travail. Ils viennent seuls pour lire le journal, s’informer des actualités internationales sur leur tablette, ou avec des collègues. Des contrats d’affaires sont parfois signés sur un coin de table.
Deux amis en pleine conversation dans un café d’une ruelle de la rue Trân Hung Dao, 1er arrondissement. |
Hô Chi Minh-Ville, ville extraordinaire qui ne dort jamais et éveille tous les sens. Les grands centres commerciaux et les gratte-ciel somptueux sont la vitrine de ce miracle économique qui touche tout le Vietnam, et ici encore plus qu’ailleurs.
Le touriste étranger, toujours en quête de nouveautés pour ne pas dire de pittoresque, se doit de consacrer quelques heures à ce dédale de ruelles. Pour flâner, humer l’atmosphère et, surtout, tenter des expériences culinaires, «au petit bonheur la chance». Il découvrira une Hô Chi Minh-Ville éternelle, moins clinquante certes mais plus humaine, plus conviviale. Bref, plus attachante.
Texte et photos : Truong Giang/CVN