>>Par peur du coronavirus, "c'est la folie" dans des supermarchés de Los Angeles
>>Mesures urgentes pour empêcher la propagation du COVID-19 à Hanoï
>>Le coronavirus dépasse la barre des 100.000 cas
Le ministre de la Santé, Olivier Veran, fait le point sur l'évolution de la situation relative au cornavirus en France, le 6 mars à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plusieurs événements sportifs sont reportés, dont le match de foot en Ligue 1 Paris SG - Strasbourg, prévu samedi 7 mars, ou celui de rugby féminin entre l'Ecosse et la France dans le cadre du tournoi des Six nations. Le marathon de Paris prévu le 6 avril avait déjà été reporté au 18 octobre. En revanche, le report des municipales (15-22 mars) n'est pas à l'ordre du jour.
La fermeture des écoles, pendant au moins deux semaines, dans le Haut-Rhin et l'Oise, deux départements parmi les plus touchés, concerne "les crèches, les maternelles, les collèges et les lycées" des deux départements, a annoncé le Premier ministre, Édouard Philippe, après une réunion interministérielle.
Dans ces deux départements est également instaurée la "limitation de tous les rassemblements, sauf ceux qui sont essentiels à la vie sociale et démocratique", a ajouté le chef du gouvernement.
La situation reste inchangée dans les autres territoires. "Ce soir, nous restons donc en phase 2", a-t-il souligné, même si un passage à la phase 3, celle de de l'épidémie, est "inexorable" à terme.
Vendredi matin 6 mars, Emmanuel Macron a réitéré sa conviction que, "de toute façon, l'épidémie sera là". La France constitue l'un des principaux foyers du virus en Europe, avec l'Italie et l'Allemagne.
Alors que le cap des 100.000 personnes contaminées a été franchi à travers le monde et que la propagation du virus s'accélère en France, le dernier recensement des autorités, vendredi 6 mars en début de soirée, a fait état de 613 personnes contaminées, soit 190 de plus que la veille, et de deux nouveaux décès, portant à neuf le nombre de morts depuis fin janvier.
39 cas graves
Une femme colle une affiche informant la population de la fermeture des écoles dans le Haut-Rhin à Mulhouse, le 6 mars 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le bilan fait également état de 39 personnes en situation grave ou en réanimation, a précisé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, avec un virus désormais présent dans toutes les régions de France métropolitaine et dans trois régions d'outremer (Guadeloupe, Martinique, Guyane). Face à cette accélération, les autorités sont conduites à préparer le stade 3 des mesures de précaution.
Cette nouvelle phase pourrait impliquer des mesures plus perturbantes pour la vie quotidienne : suspension de transports en commun, restriction des rassemblements ou fermetures d'écoles. Mais elles seront prises de façon progressive et au cas par cas.
"Je tiens d'ailleurs à dédramatiser le passage au stade 3", a souligné le Premier ministre vendredi soir. "Lorsque le stade 3 adviendra, nous prendrons les mesures nécessaires pour répondre à l'épidémie pour prendre en charge les malades et assurer la continuité de la vie économique et sociale du pays, y compris la vie scolaire qui devra continuer", a-t-il martelé. Le chef de l'État a également plaidé pour des mesures "proportionnées".
En visite dans une maison de retraite vendredi matin 6 mars à Paris, il en a profité pour appeler à respecter des "mesures de bon sens" et à protéger les plus fragiles, en limitant par exemple "au strict nécessaire" les visites aux personnes âgées, les plus vulnérables".
Le département du Bas-Rhin a d'ailleurs décidé vendredi 6 mars de réduire et contrôler les visites dans les Ehpad pour éviter la propagation du coronavirus dans ce département limitrophe du Haut-Rhin.
Production de gel hydroalcoolique
Touchée, l'Assemblée nationale a renforcé vendredi 7 mars les mesures de sécurité après qu'un député LR du Haut-Rhin, Jean-Luc Reitzer, a été hospitalisé en réanimation. Un salarié du Palais Bourbon est aussi contaminé et quatre autres personnes sont en cours de dépistage.
Un décret encadrant jusqu'au 31 mai les prix de vente des gels hydroalcooliques, dont l'utilisation est recommandée pour éviter une contamination, a été publié vendredi 6 mars au Journal Officiel. Il limite à 3 euros les 100 ml le prix des gels - soit 5 euros les 300 ml et 15 euros le litre.
Les pharmaciens vont en outre pouvoir produire eux-mêmes du gel hydroalcoolique, a annoncé vendredi le ministre de la Santé Olivier Véran. "Les représentants du secteur nous disent être capables de produire jusqu'à 2 millions de doses par jour", a-t-il poursuivi.
Malgré ces précautions et à l'instar des Bourses européennes et mondiales, celle de Paris a encore accusé vendredi 6 mars une baisse de 4%, inédite depuis le référendum sur le Brexit en juin 2016, confirmant la crainte de conséquences économiques à long terme.