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Vente aux enchères chez Christie's en novembre 2018 à New York |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une à une, les grandes ventes de printemps, qui attirent des milliers d'acheteurs du monde entier à Londres, New York ou Hongkong (Chine), ont été progressivement repoussées depuis début mars, privant les enchères, au moins temporairement, d'un temps fort qui brasse ordinairement des milliards de dollars. Aucune vente physique majeure n'est prévue avant juin chez les grands acteurs du secteur.
"Nous remercions le ciel d'avoir les enchères en ligne", explique Giles Peppiatt, responsable de l'art moderne et contemporain africain pour la maison britannique Bonhams. Depuis plusieurs années déjà, en phase avec la numérisation de l'économie et des pratiques, le monde des enchères avait commencé à investir massivement dans les ventes en ligne.
Désormais, les enchères dématérialisées sont les seules possibles, et le numéro un mondial Christie's est passé de neuf à plus de 20 ventes programmées en avril et mai, a indiqué Jennifer Zatorski, présidente de Christie's America, lors d'une conférence téléphonique.
Réalité augmentée
"Et ce n'est que le début", a-t-elle assuré. "Le marché de l'art et nos clients sont prêts et demandeurs de cette forme d'interaction et de transaction". Avec la fermeture des espaces d'exposition physiques, plusieurs maisons proposent désormais aux acheteurs des galeries virtuelles, avec la possibilité de voir l'oeuvre à 360°, ou de la réalité augmentée, qui permet de se rendre compte, avec son smartphone, de ce que donnerait un tableau ou une sculpture chez soi.
Les résultats des ventes en ligne déjà effectuées sont encourageants. Sotheby's a ainsi battu, fin mars, le record pour une vente d'objets design entièrement en ligne. La maison américaine Julien's a vendu le 10 avril, en ligne, le manuscrit original de la chanson des Beatles "Hey Jude" pour 910.000 dollars, soit plus de cinq fois l'estimation haute (180.000). "Nous n'avons pas vu de chute des prix ou de baisse d'appétit des acheteurs", affirme Jussi Pylkkänen, président de Christie's.
"La triste réalité, c'est que l'art survit aux désastres", confirme Kathryn Brown, spécialiste de l'économie de l'art à l'université britannique de Loughborough.