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Un centre commercial à Liverpool, en Angleterre, dont les magasins sont fermés à cause de l'épidémie de COVID-19, le 18 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'épidémie de COVID-19 pourrait "presque doubler le taux de chômage européen dans les prochains mois", estime le cabinet de conseil américain, pour qui l'évolution de la situation sur le marché de l'emploi dépendra de "l'efficacité de la réponse de santé publique" au coronavirus, et des réponses publiques aux conséquences économiques du confinement en Europe.
Le McKinsey Global Institute (MGI), qui a conduit l'étude, a modélisé deux scénarios : dans un cas, le plus optimiste, le virus est contrôlé en deux ou trois mois de "shutdown" économique, ce qui limiterait la hausse du taux de chômage jusqu'à 7,6% en 2020, avant de retrouver un niveau d'avant crise (6,3% en novembre 2019 dans l'Europe à 28, sur laquelle porte l'étude de McKinsey) en fin d'année 2021.
Le scénario noir fait l'hypothèse de l'échec à limiter le virus, et de la continuation des mesures de distanciation sociale et de confinement pendant l'été, "ce qui aggraverait l'impact" économique et pourrait faire grimper le taux de chômage au sein des 28 jusqu'à 11,2% en 2021, sans certitude de retrouver le niveau de 2019 avant 2024.
Quant au chiffre de 59 millions d'emplois menacés, le MGI a identifié les métiers où le retour à la normale sera le plus long, en raison des mesures de distanciation sociale ou de l'exposition au grand public par exemple, et a pondéré le tout en fonction du niveau de risque économique au sein de chaque secteur.
Le cabinet estime que près des trois quarts des emplois dans le secteur de l'hébergement et de la restauration sont menacés, soit 8,4 millions d'emplois. 44% des emplois du secteur du commerce de gros et de détail en Europe le sont également, et cela représenterait 14,6 millions d'emplois. En outre la moitié des emplois dans le secteur des arts et du divertissement sont menacés, pour un total certes plus faible d'emplois (1,7 million).
Dernière donnée inquiétante, le cabinet note que "les risques pesant sur l'emploi à court terme sont hautement corrélés au niveau d'éducation, ce qui pourrait aggraver le niveau existant d'inégalités sociales". Environ 80% des emplois à risque sont occupés par des personnes qui ne sont pas titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur.
AFP/VNA/CVN